Tony Parker, une histoire d’amour indéfectible avec les Spurs

Le 6 juillet dernier, officiellement, Tony Parker a pris la décision de quitter les San Antonio Spurs pour rejoindre les Charlotte Hornets. La fin d’une longévité avec la franchise texane qui l’a drafté en 2001. Retour en texte et en infographie sur la carrière du meneur de jeu qui a grandi avec les éperons.

Des joueurs qui ont été le visage emblématique d’une franchise puis qui sont partis pour étrenner un nouveau maillot, il y en a eu plusieurs avant ce départ annoncé de TP : Hakeem Olajuwon (de Houston à Toronto), Patrick Ewing (de New-York à Seattle), Karl Malone (de Utah vers les Lakers), Clyde Drexler (de Portland à Houston), Michael Jordan (Chicago puis Washington), Dwyane Wade (de Miami à Chicago), Paul Pierce (de Boston à Brooklyn). Pour le joueur français, c’est bel et bien une formidable histoire qui se termina. Au même titre que George Gervin, David Robinson, Tim Duncan, Tony Parker laissera donc une empreinte indélébile sur le sol texan. Rien ne surprendra personne quand un hommage vibrant lui sera rendu par les Spurs qui ne se seront pas trompés en signant le meneur tricolore.

Au total, en 17 saisons écoulées, en saison régulière, avec ce fameux maillot floqué du numéro 9, le natif de Bruges compila avec San Antonio 18 943 points, 3 313 rebonds, 6 829 passes et 1 032 interceptions. En playoffs, c’est 4 045 points, 666 rebonds, 1 143 passes et 198 interceptions. 

Il y a 4 ans, Tony Parker déclarait voulait finir sa carrière de basketteur à San Antonio. Le “Parisian Torpedo” avait prolongé son bail chez les Texans pour trois ans supplémentaires et 45 millions de dollars, un nouveau contrat qui avait pris effet à la fin de la saison 2014-2015. Enthousiaste, il l’avait révélé au San Antonio Express en juillet 2014 : « Je veux jouer pour les Spurs durant toute ma carrière et être un Spur pour la vie. J’aime San Antonio et je veux vivre ici quand ma carrière sera terminée. J’aime la ville, j’aime les gens et nos nombreux fans. Je ne pouvais pas être plus heureux ». Et finalement, ca fera un drôle d’effet de voir TP avec les couleurs turquoises et blanches de Charlotte.

San Antonio, c’est donc cette ville où tout avait commencé en 2001 pour le frenchy et ex-meneur du Paris RacingCette année là, son nom est prononcé par David Stern, ex-commissionner de la NBA, lors de la draft, événement durant lequel il a été choisi en 28e position.

Il jouait le 30 octobre 2001 son premier match NBA face au L.A Clippers. En 21 minutes de jeu, il inscrivait 9 points, prenait 3 rebonds et délivrait 3 passes lors de la victoire des Spurs 109-98. Alors qu’il devait être simplement le remplaçant du meneur de l’époque Antonio Daniels, le français fut propulsé dans le 5 majeur et donc comme titulaire au  poste 1 au bout de la cinquième rencontre de la saison 2001-2002. Âgé de 19 ans, Parker devenait le plus jeune titulaire à ce poste de toute l’histoire de la NBA. Gregg Popovich le titularisa pour la première fois au poste de meneur. C’était le 6 novembre 2001 face à Orlando. En 32 minutes, il finit avec 12 points, 3 rebonds et 4 passes.

2 jours plus tard, il réalisa sa meilleure performance offensive en tant que rookie. Le 8 novembre 2001, au Charlotte Coliseum, face aux Hornets, il totalisa 22 points (8/16 aux tirs dont 4/7 à 3-points et 2/2 aux lancers-francs), 4 rebonds et 5 passes lors de la victoire 105-95. Il est nommé à la fin de la saison 2001-2002 dans la première meilleure équipe des rookies, soit le premier non-américain à être distingué de la sorte.

Tony Parker, premier match NBA vs Clippers (c) nba.com

TONY PARKER, PREMIER FRANÇAIS A SOULEVER LE TROPHEE NBA

Un an plus tard, il devient le premier français à brandir le trophée NBA suite à la victoire des Spurs sur les Nets en 2003 (4 victoires à 2). «Je dédie ce titre à ma famille, mes coachs, à la France. C’est comme dans un rêve. Il y a deux ans, je regardais ça devant ma télé à Paris”, déclarait Parker à ladepeche.fr. David Robinson, son ancien coéquipier qui a pris sa retraite à l’issue de ce titre 2003 faisait l’éloge de Parker : « Il gère de mieux en mieux l’équipe. Il lui reste simplement à devenir plus constant mais cela viendra avec les années. Pour le reste, il a un talent étonnant » (source lequipe.fr). Il est élu champion par le quotidien l’Equipe «  champion des champions ».

En 2005, les Spurs remportaient leur troisième titre NBA soit le second pour Parker (4-3 contre Détroit). Il devient le troisième joueur de l’histoire à avoir remporté à 23 ans deux titres NBA (après Magic Johnson et Kobe Bryant. Il déclare ce jour là : « Une finale magique gagnée au game 7. Un vrai truc de malade ! » (Source lequipe.fr)

En 2006, il a le privilège d’être retenu parmi les remplaçants de la sélection de l’Ouest, tous désignés par les entraineurs des autres équipes NBA devenant ainsi le premier tricolore à participer à un événement de tel prestige. Il jouera le match des étoiles cinq fois de plus (en 2007, 2009, 2012, 2013 et 2014)

En 2007, le spécialiste du « reverse » et du « teardrop » gagnait pour la troisième fois le championnat nord-américain. Face aux Cavaliers, les Spurs sweepent Cleveland du jeune Lebron James cette année-là. Pendant cette série, Tony Parker se montrera très performant en signant 24,5 points de moyenne, ce qui lui a valu le titre de MVP des Finals, devenant ainsi le premier européen à remporter ce trophée distinctif. « Quand je regarde ce trophée de MVP, je me dis que je vais me réveiller demain et que tout cela ne sera qu’un rêve. Mais si c’est un rêve, je ne veux pas me réveiller, glisse-t-il en serrant le trophée de MVP contre son coeur. C’est un truc de fou. Je l’aime ce trophée, car mon nom sera gravé à tout jamais au côté de Magic et Jordan. Je ne sais pas quoi dire… C’est fou. On ne pourra jamais me l’enlever. » (Source : lequipe.fr)

AUTRES DATES MARQUANTES AVEC LES SPURS

Le 5 novembre 2008 fut une date qui s’ajoutait à celles frappantes de la carrière outre-Atlantique de TP. Ce jour là, au Target Center, il inscrit son record de points dans un match NBA face à Minnesota avec 55 points (22/36 aux tirs dont 2/3 à 3-points et 9/10 aux lancers), frôlant le triple-double : 10 passes et 7 rebonds. Victoire en double prolongation face aux Wolves 129-125. Il bat largement son record de points dans une rencontre de saison régulière. Avant ses 55 points, son meilleur total était de 38 unités le 20 janvier 2008 contre Miami (succès 101-94).

Tony Parker – San Antonio Spurs, un record avec 55 points (c) Getty

Le 30 mars 2008, avec 20 points inscrits face à la Nouvelle-Orléans, il atteint la barre symbolique des 10 000 points en saison régulière. Lors des playoffs 2008, le français battait son record de points dans un match de post-season avec 43 points lors du Game 4 contre Dallas.

Le 4 février 2012, les Spurs s’imposaient face au Thunder d’Oklahoma City du duo Kevin Durant – Russell Westbrook (107-96), rencontre durant laquelle Parker signe 42 points et délivre 9 passes décisives. Avec ses caviars supplémentaires ce soir-là, il est devenu le meilleur passeur de l’histoire de la franchise de San Antonio battant ainsi le record détenu par Avery Johnson.

Le 10 décembre 2012 correspond au jour où il réalisa son premier triple-double (27 points à 9/18 aux tirs et 8/9 aux lancers, 12 rebonds, 12 passes) lors d’une victoire de son équipe en prolongation 134 à 126 contre Houston.

En juin 2014, il décrocha son quatrième titre NBA avec ses coéquipiers de longues années Duncan et Ginobili. Sur son site officiel, il commentait avec émotion son nouveau triomphe avec San Antonio : « Ça y est, quatrième bague. C’est vraiment incroyable. Comme je disais dans le vestiaire toute à l’heure, c’est mon plus beau titre. La façon dont on a perdu l’année dernière, avec cinq points d’avance à 28 secondes de la fin, c’était cruel. Comme je le dis toujours, dans le sport, ça peut parfois être dur mais des fois, ça peut être magnifique. Et là, c’est magnifique. Ça montre le caractère de cette équipe.

Perdre comme ça (en finale l’année dernière, ndlr) et revenir l’année suivante en battant cette même équipe de Miami, c’est fort ! En 2012, on perd en finale de Conférence (face au Thunder, ndlr). En 2013, c’était en finale NBA (face à Miami). Là, on touche enfin le Graal ! Le sport est vraiment incroyable. Et c’est vrai qu’on a sorti deux très très gros matches à l’extérieur. Ce sont peut-être les plus beaux matches de notre histoire car ce n’est pas facile d’aller gagner deux fois chez le champion en titre. On rentre dans l’histoire, c’est ce que je disais avec Tim (Duncan) et Manu (Ginóbili). C’est dur de mettre des mots sur le quatrième titre. Quand tu regardes l’histoire et les joueurs qui ont gagné quatre titres, la liste se rétrécit très très vite. Quand je vois mon nom à côté de tout ça, j’ai du mal à me l’imaginer. Je me dis que je vis des moments incroyables. Et j’apprécie chaque moment ».

UN LIEN FORT AVEC GREGG POPOVICH

Lors d’une interview au Parisien, il se confiait en juillet 2012 sur sa relation avec Gregg Popovich : « Avec Pop, c’est une longue histoire. Un peu une relation père-fils. Je suis arrivé tellement tôt à San Antonio, à 19 ans. Il m’a pris sous son aile, m’a lancé. Il dirige un peu de façon commando, mais cela me va bien. Il continue à me pousser à devenir un meilleur joueur ». Toujours à propos de son coach, pour ESPN en Avril 2014le meneur français déclarait : « il fallait que je gagne le respect de mes coéquipiers et des mes entraîneurs. Et encore plus avec Coach Pop. Durant les trois, quatre premières années ici, cela a été la guerre avec lui ».

Après la confirmation du départ de Parker vers les Hornets, c’est via un communiqué que Gregg Popovich a encensé Tony Parker pour tout ce qu’il a apporté au sein de la famille Spurs : « C’est difficile de décrire à quel point Tony Parker a été important pour la franchise des San Antonio Spurs sur les deux dernières décenniesDepuis son premier match en 2001 à 19 ans, TP nous a émerveillés et inspirés, jour après jour, match après match, saison après saison, de par sa passion, son dévouement et sa volonté. Nous lui sommes reconnaissants pour ces 17 années de souvenirs incroyables. Alors que quatre titres de champion, six sélections All-Star et quatre sélection dans les équipes All-NBA illuminent son CV, ma plus grande joie a été d’avoir eu le plaisir de le voir grandir sous mes yeux. Tony va manquer à toute l’organisation des Spurs et nous lui souhaitons à lui et sa famille le meilleur alors qu’il va continuer sa formidable carrière à Charlotte » .

Tony Parker avec Gregg Popovich (c) Getty

Basketteur européen le plus titré de la NBA, après sa carrière Tony Parker prendra les commandes à plein temps de la présidence de l’Asvel, où il a été officiellement nommé en juillet 2014. Le champion d’Europe 2013 avec l’Equipe de France avait cette volonté de diriger un club comme il le disait au quotidien l’Equipe : « J’ai toujours eu le sens du management, l’envie de prendre une marque et d’essayer de la porter le plus haut possible. Depuis que je suis jeune, avec Gaëtan Muller (le président délégué), on a le projet de prendre un club et de le construire, de le monter. C’est une autre approche, qui me passionne aussi. Je ne suis pas là depuis longtemps et il y a déjà des milliers de choses à voir ». On lui souhaite alors une réussite managériale à la hauteur de celle qu’il connaît en tant que joueur d’ici quelques années. Pour le moment, il a réussi à remporter le titre de champion de France en 2016.

Le Top 10 de Tony Parker

Les 55 points de Tony Parker face à Minnesota

Infographie – Tony Parker, ses 17 saisons avec les San Antonio Spurs

Tony Parker – 17 saisons avec les San Antonio Spurs (2001-2018) (c) B-Rise, RS

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