Hakeem Olajuwon, double MVP des Finales NBA (1994-1995)

Il a dû attendre 10 ans après sa draft en 1984 pour enfin soulever le trophée Larry O’Brien qui brille tant. Hakeem Olajuwon l’a brandi et fait partie de ces joueurs à avoir remporter deux titres consécutifs avec les Houston Rockets. Détails et infographie. 

Pivot né à Lagos et charismatique, “The Dream” a apporté à cette franchise texane et ses coéquipiers les deux premiers titres de leur histoire après deux échecs en 1981 et 1986 contre les Boston Celtics. En 1994, Hakeem Olajuwon n’aura pas connu un troisième revers dans une finale NBA après celui qu’il a vécu en 1986 face à Larry Bird. 1994 donc, face aux New York Knicks et son rival au poste de pivot, Patrick Ewing, son équipe était dos au mur en étant mené 3-2.

Dans le Game 6 qui s’est disputé le 19 juin 1994, Olajuwon contre un tir à 3-points de John Starks à deux secondes de la fin du match à domicile au Summit. Le troisième titre de New-York se jouait certainement sur ce tir. Starks  restera bloqué à 27 points dont 16 marqués dans le quatrième quart-temps. Grâce à ce quatrième contre, Olajuwon permettait aux Rockets de jouer un Game 7 grâce à une victoire 86-84. 3-3, ballon orange au centre. Ce Game 7 avait eu lieu sur le parquet de Houston, le premier depuis 1988, année de la finale entre Lakers et Pistons. A ce moment-là, l’équipe qui recevait pour une septième manche en finale NBA avait toujours gagné depuis 1982 (19 reprises).

Le pivot et son numéro 34 avait délivré un match splendide dans cette sixième manche : 30 points (11/21 aux tirs et 8/8 aux lancers-francs), 10 rebonds, 2 passes, 1 interception et 4 contres soit son troisième double-double dans la partie. Il a dû gérer un handicap dans cette sixième manche : “Je devais jouer très intelligemment. Je peux jouer avec 5 fautes et éviter d’être exclu. Je devais être moins agressif et plus efficace” (nytimes.com)

MVP DES FINALES EN 1994

3 jours plus tard, le 22 juin, le match du titre excita tous les fans de basket, spécialistes et tout particulièrement les principaux acteurs de ces finales : les joueurs. A l’image des 6 premières matchs où l’écart final n’a jamais dépassé les 9 points, le match a été serré et c’était tant mieux pour le suspense. Rockets et Knicks ont terminé le match sans qu’aucune des deux équipes n’atteignent la barre des 100 points, comme depuis le début de cette opposition. Un fait assez rare à souligner.

Dans ce match âpre, Hakeem Olajuwon écœura les Knicks en effleurant le triple-double : 25 points (10/25 aux tirs et 5/7 aux lancers-francs), 10 rebonds, 7 passes, 1 interception et 3 contres. Victoire 90-84 dans ce Game 7. Le 20ème Game 7 de suite a été donc remportée par une équipe qui recevait. Et c’est l’oeuvre de Houston.

Huit ans après avoir connu la défaite, le pivot nigérian goûte aux joies du titre et pouvait enfin célébrer le premier titre NBA de sa carrière. “The Dream” est très largement élu MVP de ces finales en 1994 avec des moyennes de 26,9 points (50% aux tirs et 86 % aux lancers-francs), 9,1 rebonds, 3,6 passes, 1,6 interception et 3,9 contresSurtout, l’intérieur est le premier à remporter dans la même saison le titre de MVP, celui de meilleur défenseur et celui des MVP Finals. “C’était un combat difficile. C’était vraiment un match pour le titre. Si vous écrivez un livre, vous ne pouvez pas écrire mieux que ça. C’était une grande saison pour nous. Je suis juste si content d’apporter un titre à cette ville Houston. Ca en dit beaucoup”, analysait Olajuwon après la fin du Game 7.

Hakeem Olajuwon MVP Finals 1994 (c) Getty

Tous sont unanimes pour dire qu’Olajuwon a été grandiose : “Il n’y avait pas un génial joueur, meilleur leader ou un individu plus méritant que Hakeem. Nous avons gagné en équipe et c’est son équipe”. (Rudy Tomjanovich). “Considérez les Houston Rockets comme une superbe équipe et habituellement une grande équipe est guidé par un grand grand joueur. Ce titre le propulsera au sommet. Il a obtenu une bague, il le mérite”. (Pat Riley).

Le Game 7 de Hakeem Olajuwon 

MVP DES FINALES 1995

La saison suivante, Hakeem Olajuwon et les Houston Rockets se hissent à nouveau en finale NBA. Pour arriver à nouveau à ce stade, les joueurs de Rudy Tomjanovich, sixième de l’Ouest, ont réalisé trois exploits en éliminant Utah (3-2 au premier tour), Phoenix en dem-finale de conférence (4-3) et San Antonio en finale de conférence (4-2) (respectivement troisième, second et premier de la Conférence Ouest).

En finale, ils affrontaient le numéro 1 de la Conférence Est, le Orlando Magic du jeune Shaquille O’Neal. Duel de génération dans la peinture avec “The Dream”, 32 ans, du côté texan et “Shaq”, 22 ans, du côté floridien.

A Orlando, pour le Game 1, le 7 juin 1995, on assiste à un duel fantastique entre ces deux pivots. Au terme d’une prolongation, Houston arracha la première manche sur le score de 120-118. Olajuwon termine avec 31 points (13/26 aux tirs et 5/7 aux lancers-francs), 6 rebonds, 7 passes, 2 interceptions et 4 contres. O’Neal, lui a bien répondu, en frôlant le triple-double : 26 points, 16 rebonds, 9 passes et 4 contres.

Hakeem Olajuwon – vs shaquille O’Neal en finale NBA 1995 (c) capture écran You Tube

Le pivot nigérian inscrit le panier décisif dans cette prolongation : Clyde Drexler récupéra la ballon en tête de raquette, s’infiltre avec Nick Anderson qui défend sur lui et lâche un finger roll. La balle rebondit sur l’arceau mais Hakeem Olajuwon saute et donne une petite tape au ballon qui cogne la planche avant de transpercer le filet. 2 points de plus : 120-118 pour Houston. 3 dixièmes au chrono restent à écouler. Mais plus rien ne sera marqué.

Incroyable Orlando avait la possibilité de remporter ce match sans prolongation. Nick Anderson a raté 4 lancers de suite à 10,6 secondes de la fin du dernier quart-temps. Avec le quatrième échec dans cet exercice, le rebond a été pris par Houston qui prend un temps-mort avec 5,5 secondes à jouer. En sortie de temps-mort, c’est Kenny Smith qui recevait le ballon. Il dribble, fait un pump-fake face à Penny Hardaway et arme un tir à 3-points. Egalisation à 110-110.

“Clyde a fait un super travail en pénétration et j’étais en position à l’intérieur. Quand j’ai effleuré le ballon du bout des doigts, c’était si calme que j’ai pas réalisé que le ballon était rentré”, partageait Olajuwon à la fin de ce premier match. (www.nytimes.com)

Deux jours plus tard, les deux équipes se retrouvaient toujours à Orlando. Houston réussit le break à la suite d’une victoire, cette fois-ci, sans prolongation (117-106). Olajuwon domine une fois de plus O’Neal dans ce duel de pivot : 34 points (14/30 aux tirs et 6/9 aux lancers-francs), 11 rebonds, 2 passes et 4 contres pour le Rocket et 33 points, 12 rebonds et 7 passes pour le Magic. Le champion NBA 1994 a largement dominé la première mi-temps en menant de 22 points : 63-41. “On n’a pas démontré qu’on pouvait l’arrêter. C’est un si grand talent”, déclarait Horace Grant, ailier du Magic, au sujet d’Olajuwon à l’issue de cette deuxième manche.

Le 11 juin 1995, première manche à Houston. Comme lors du Game 1, les deux équipes livrent une prestation de haut niveau. Les Rockets n’ont rien lâché sous l’impulsion de Hakeem Olajuwon qui n’a pas baissé de pied et a continué de batailler face aux intérieurs adverses : 31 points (14/30 aux tirs et 3/5 aux lancers-francs), 14 rebonds, 7 passes et 2 interceptions. Victoire de Houston 106-103. Plus qu’une victoire pour s’assurer un deuxième titre NBA. En face, Shaquille O’Neal n’a pas démérité : 28 points, 10 rebonds, 6 passes et 3 contres.

Hakeem Olajuwon MVP Finals 1995 (c) Getty

Houston mène 3-0. Orlando est dos au mur. Aucune équipe NBA n’a réussi à remonter un tel déficit sans aucune victoire dans une série de playoffs lors des trois premières manches. Le 14 juin 1995, le miracle n’aura pas lieu pour le Magic. Houston décrocha son deuxième titre de champion et réussit un back-to-back.

Les Rockets sweepent Orlando devenant la cinquième franchise à réussir à conserver son titre et la première à gagner sans avoir l’avantage du terrain. Houston est la sixième équipe à faire un sweep en finale NBA. Olajuwon a encore fait une démonstration de son talent devant son public. Il achève son dernier match de la saison avec 35 points (15/30 aux shoots dont un panier réussi à 3-points et 4/5 aux lancers-francs), 15 rebonds, 6 passes et 3 interceptions.

“Little Moses” obtient son deuxième titre de MVP des Finals avec 32,8 points, 11,8 rebonds, 5,5 passes, 2 interceptions et 2 contres. Des moyennes largement meilleures que celles des finales 1994. 12 ans après avoir joué une finale NCAA en 1983 avec la fac de Houston. Olajuwon et Drexler gagnent cette fois-ci ensemble dans la même équipe : un premier championnat NBA pour “The Glide”.

Robert Horry, décisif dans le Game 3, avec un panier à 3-points libérateur, a encensé Olajuwon après la fin de ce match 4 : “Vous ne pouvez pas douté d’une équipe qui bat 4 des meilleures équipes de NBA (ndlr : Utah, Phoenix, San Antonio et Orlando). Hakeem est le meilleur joueur du monde. Il n’y a pas de mots pour le décrire”.

Le meilleur joueur de la finale du côté Rocket était tout simplement ravi de ce nouveau succès : “Je suis surpris et reconnaissant (au sujet du trophée MVP des Finals). Vous voyez ce qui se passe là-bas. Tout le monde se réjouit, la ville entière est si heureuse de nouveau, comme c’ était l’année dernière. A chaque fois que vous gagnez un championnat, c’est le nec plus ultra que vous pouvez réaliser”. (nytimes.com)

Le match 4 de Hakeem Olajuwon contre Orlando

Infographie Hakeem Olajuwon, double MVP des finales NBA (1994-1995)

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