Playoffs 1998 : le long combat des Bulls pour éliminer les Pacers, victoire au match 7
En 1998, les Chicago Bulls se qualifiaient pour les finales NBA pour la troisième saison de suite, la sixième de son histoire. Les hommes de Phil Jackson ont eu énormément de mal à évincer les Pacers en finale de conférence Est. Précisions.
Le 31 mai de cette année, les “taureaux” ont eu besoin d’un match 7 pour remporter cette quatrième victoire et ressentir une nouvelle fois l’ambiance d’une finale NBA. Au United Center, devant les 23 844 spectateurs présents dans cette enceinte, les Bulls s’imposaient de 5 points 88 à 83.
Les Pacers ont longtemps inquiétés le champion en titre et étaient à un cheveu de réaliser un des exploits les plus retentissants de son histoire : éliminer l’équipe qui régnait dans ces années 90 avec déjà 5 titres en 7 ans (1991, 1992, 1993, 1996 et 1997). Comme en 1994 et 1995, la franchise d’Indianapolis échouaient au stade des finales de conférence Est, à chaque fois en sept rencontres (défaites 4-3 respectivement contre les New-York Knicks et les Orlando Magic). Reggie Miller finit cette série avec 17,4 points de moyenne à 43,6 % à 3-points.
LES PACERS DOMINENT LES BULLS DANS LE PREMIER QUART
Sur ce match 7, en manque d’adresse, 9/25 aux tirs (36% de réussite) mais 10/15 aux lancers-francs, Michael Jordan flirte avec le triple-double : 28 points, 9 rebonds et 8 passes. Tout l’inverse du match 6 où l’arrière avait inscrit 35 points à 12/23 aux shoots. Scottie Pippen a peiné également en attaque livrant 17 points à 6/18 aux tirs, 12 rebonds et 3 passes. Toni Kukoc a été précieux terminant avec 21 points à 7/11 aux shoots dont 3/4 à longue distance et 4 rebonds. Les Bulls ont dominé aux rebonds : 50 prises dont 22 offensifs contre 34 attrapés par les Pacers. Ils marquent 24 points sur des “deuxième chance” contre 3 pour Indiana.
Après le match, Jordan était ravi de la victoire acquise après tant d’efforts fournis: “Ce fut une victoire âprement disputée. Ce fut un grand effort. On était vraiment une équipe en mode champion, en essayant de trouver des moyens de gagner et de faire en sorte que cela se produise”. (chicagotribune)
Dans le deuxième quart-temps, les Bulls respiraient et effaçaient leur retard en égalisant à 28-28 sur un lay-up de “His Airness” (à 7:55 de la mi-temps). Avant ce panier, Jordan offrait une passe à Steve Kerr qui sanctionnait à 3-points (retour à -2 : 28-26). Le meneur remplaçant brillait avec 11 points au total à 3/4 derrière l’arc.
Jordan continuait de se montrer et offrait le plus gros écart à son équipe en convertissant ses deux lancers-francs après avoir provoqué la faute de Jalen Rose (40-33 à 3:48 de la mi-temps). Indiana ne lâchait pas grâce notamment à deux tirs longue distance signé du spécialiste Reggie Miller (22 points à 4/7 à 3-points, 4 passes. Après 24 minutes de jeu, les Bulls rentraient aux vestiaires avec trois points d’avance et un début de match très difficile: 48-45.
TONI KUKOC : 14 DE SES 21 POINTS DANS LE TROISIEME QUART
A partir du troisième quart-temps, Chicago maintient son avance grâce à son ailier croate Toni Kukoc, auteur de 14 de ses 21 points : 2 jump shots, 3 tirs réussis à 3-points et un lancer-franc converti. L’ancien joueur du Benetton Trevise marque même dans cette période 14 des 21 points des Bulls. Malgré la réussite de Kukoc, les Pacers tenaient toujours le choc grâce aux paniers de Miller et Jackson. Les joueurs de Larry Bird ne comptaient que 4 points de retard à la fin de ce quart-temps : 69-65.
Indiana repassait devant au score dans le quatrième quart-temps, infligeant un 7-0 sur deux tirs de Jalen Rose, un jump shot et un lancer de Rik Smits (13 points, 4 rebonds) : 72-69 à 8:54 de la fin du match. Jordan plante ensuite des paniers (lay-up et dunk) pour répondre aux Pacers. Kerr encore lui plante un nouveau 3-points sur une passe de Pippen permettant aux Bulls d’égaliser à 77-77 à 6 minutes de la fin. Le suspense est à son comble. Les deux finalistes de l’Est se répondent coup pour coup. Chicago refait ensuite un petit écart grâce aux tirs réussis à 2-points par Pippen et Longley : + 4 (83-79 à 3:30 de la fin).
Dans les deux dernières minutes de cette septième manche, Bulls et Pacers, sans doute fatigués, manquent leurs tirs après le dernier panier réussi dans le jeu par Pippen (un lay-up pour donner quatre points d’avance : 87-83). L’écart passe à 5 avec un lancer réussi de Ron Harper à 8 secondes de la fin (88-83). Ce sera le score final de ce match 7. Chicago a souffert. Ce succès les a délivré.
Dans la peau du leader offensif, Michael Jordan tourne en moyenne à 31,7 points, 5,7 rebonds et 4,1 passes. Scottie Pippen, en bon lieutenant de “Jojo”, finit avec des moyennes de 16,6 points, 7,7 rebonds et 5,3 passes. Toni Kukoc, éblouissant donc dans ce match 7, tournait à 14,6 points, 4 rebonds et 3,3 passes.
Sur cette série, rien n’a été facile pour les Bulls. Après avoir gagné les deux premiers matchs à domicile, les Bulls ont perdu les manches 3 et 4 à Indianapolis. Ils n’étaient pas loin d’en enlever un (défaite de deux points à chaque fois : 107-105 au game 3, 96-94 au game 4 sur un 3-point de Reggie Miller au quasi buzzer). Après un match gagné de 19 points au match 5 au United Center (107-86), les Bulls manquent d’arracher le match 6 à Indiana perdant encore de très peu : 92-89. Les Pacers égalisaient alors à 3-3.
La dernière fois que les Bulls ont eu recours à un match 7 pour gagner une série de playoffs, c’était en 1994. A l’époque, sans Michael Jordan, Chicago perdait 4-3 en demi-finale de conférence contre les Knicks de Patrick Ewing.
La suite pour les Bulls, nous la connaissons tous. Chicago décrochera son sixième titre NBA au dépens des Utah Jazz : 4-2 et la victoire au à Salt Lake City, au Delta Center sur un shoot de Michael Jordan.
photo une (c) Getty Images
Le match 7 Bulls-Pacers en intégralité