Nanterre-Strasbourg (Finale 2013, match 4), le premier sacre de la JSF

Accédant à la Pro A en 2011, deux ans plus tard, la JSF Nanterre créait la sensation dans le basket français en décrochant son tout premier titre de champion de France. La formation francilienne a éteint le favori de la saison 2012-2013, Strasbourg, en gagnant le match 4 de ces finales :83-77.

Avec un budget de 2,6 millions d’euros, les hommes de Pascal Donnadieu avaient obtenu de justesse sa place pour les playoffs en finissant huitième de Pro A. Ecrabouillé au match 1 à Strasbourg (89-55), bien combatifs dans les match 2 et 3, la JSF s’est encore bien employée dans le match 4 à la salle Pierre de Coubertin à Paris. Dans l’impossibilité de jouer sur son propre parquet (le palais des sports Maurice Thorez de 1500 places n’étant pas homologuée), dans une ambiance folle, aux couleurs nanterriennes, vertes et blanches, elle prend un bon départ avec un 5-0. Mais la SIG se met en route en étouffant l’équipe des Hauts-de-Seine : 19-4. Lighty limite les dégats dans le premier quart-temps en inscrivant 5 points. 19-14 pour les joueurs alsaciens, coachés par Vincent Collet.

Nanterre inflige un 13-0 en deux minutes à cheval sur les deux premiers quart-temps, profitant des ballons perdus de la SIG pour inscrire des paniers et mener au score. Strasbourg, réussissant à rester au contact des Nanterriens, a vu son adversaire accélérer la cadence avec les paniers primés de Chris Warren et David Lighty dans le troisième quart-temps remporté par la JSF (19-15). Il menait 59-51.

Ensuite, Chris Warren donnait 11 points d’avance à Nanterre sur deux tirs primés.  Strasbourg ne rendait pas les armes en infligeant un 14-2 à 3:40 de la fin du match, revenant à une possession. Mais Lighty et Stephen Brun ont réussi à planter des tirs extérieurs, distançant la SIG et prendre 8 points d’avance à trois minutes. Au coup de sifflet final, l’ivresse de la victoire habitait les joueurs, le coach Donnadieu, le staff nanterrien et ses supporters.

11 MONTEES EN 24 ANS

Rien ne prédestinait la JSF à jouer les grands rôles lors de cette saison 2012-2013. Leur mission était de se maintenir dans l’élite, ce qu’elle a parfaitement faite. Eliminer Gravelines au premier tour, le tenant du titre Chalon en demi-finale relève d’un exploit hautement singulier, un parcours remarquable. En plus de soulever le trophée, la JSF gagnait le droit de se frotter aux plus grands clubs européens en participant à la prestigieuse compétition du basket européen : l’Euroligue. En 24 ans, Nanterre a gravi les échelons progressivement passant alors du niveau départemental à la découverte de la Pro A en passant par la Pro B en 2004. C’est exactement 11 montées en 24 ans sans relégation. Quelle récompense pour ce club familial.

David Lighty signe 21 points (7/13 aux tirs dont 3/4 à 3-points), 3 rebonds et 2 passes. En sortie de banc, Jérémy Nzeulie réalise un match parfait en 20 minutes (17 points à 7/10 aux tirs dont 3/5 à 3-points et 3 rebonds). Consultant basket pour SFR Sport, Stephen Brun avait participé à la belle aventure nanterrienne lors des ces playoffs et finales et diffusait sa joie : “«En club ce n’est pas loin d’être le plus gros exploit de tous les temps, Castres en a fait un énorme en rugby (ndlr : en devenant champion de France également), nous on enchaîne. On n’avait pas la meilleure équipe sur le papier, on n’avait pas les meilleurs joueurs. Mais on avait le plus gros coeur, la plus grosse solidarité et ce soir ça c’est vu ». (source Le Parisien)

“CE QUI ME REND LE PLUS FIER, C’EST L’HISTOIRE DU CLUB, LA COMMUNION AVEC LE PUBLIC”

“J’ai du mal à réaliser. Il faudra du temps. Je m’étais fixé comme objectif de ne pas penser à ce titre pour rester concentré sur le terrain. En début de saison, on a perdu les deux premiers matchs, et on ne pouvait pas imaginer ça. Ce qui me rend le plus fier, c’est l’histoire du club, la communion avec le public. Ca fait plus d’un mois qu’on vit comme dans un rêve. Les deux matchs à Coubertin ont été exceptionnels. J’ai eu le sentiment qu’on avait gagné grâce au jeu et la qualité du collectif. Pour un coach, c’est forcément une grande satisfaction. Je voulais rendre aussi hommage à Aymeric Jeanneau, qui a fait une grande carrière, et qui avait des valeurs. (Pascal Donnadieu, coach de la JSF Nanterre)

“On veut que les valeurs soient porteuses de notre projet, même chez les professionnels. C’est presque banal d’être Champion de France. Ce qui l’est moins, c’est notre parcours, et nos valeurs. Je pense qu’on a touché beaucoup de gens dans le sport, et pas forcément dans le basket. (Jean Donnadieu, président de la JSF Nanterre)

Coach de Strasbourg, Vincent Collet pointait les faiblesses de ses joueurs dans ce match 4 : “On a deux secteurs déficitaires. Les pertes de balle. 19, c’est rédhibitoire. Ensuite, c’est l’absence de paniers à trois-points. Mais même dans la difficulté, on est revenu deux fois dans le match. On a su se battre tout au long du match. Mon vrai regret dans cette finale, c’est le deuxième match. On avait l’occasion de s’imposer et on n’a pas su le faire. C’est vendredi dernier qu’on a abandonné ce titre, et qu’ils l’ont gagné. Aymeric a fait un très bon match. On voulait qu’il finisse sur une grande victoire. Ce n’est pas le cas, mais il termine sa carrière sur une belle saison. Je ne doute pas qu’il réussira dans sa deuxième carrière”.

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