Finale Pro A 2008 : le Sluc Nancy conjure le sort et s’adjuge le titre face à Roanne

Quel soulagement ! Le club lorrain qui restait avant ce sacre sur trois échecs en finale du championnat de France : 2005, 2006, et 2007, décrochait enfin son premier titre de Champion de France en 2008 le 15 juin 2008. Retour sur ce succès tant attendu. 

A l’issue de la saison régulière 2007-2008 de Pro A, le SLUC (Stade Lorrain Université Club) Nancy aborde la phase des playoffs en tant que second du championnat grâce à ses 21 victoires et 9 défaites. C’est exactement le même bilan que l’Asvel-Villeurbanne, troisième. Le club lorrain surnommé les Couguars, occupent au final cette place grâce à une meilleure différence points marqués/points encaissés par rapport à Villeurbanne (+ 257 contre + 226).

Coaché par Jean-Luc Monschau, qui entame sa quatrième saison en 2008 à la tête du SLUC, Nancy joue son quart de finale de playoffs face à Vichy. Se qualifiant en deux manches (81-43 et 69-64), elle rejoint l’Asvel en demi-finale.

Face aux Villeurbannais, les Nancéiens vont connaître plus de difficultés à se débarrasser de leurs adversaires. Après avoir remporté la première manche (86-75) et concédé la seconde à l’Astroballe (92-79), le SLUC parvient à clore les débats en s’imposant à domicile au Palais de Sports Jean Weille (104-89). Nancy s’envole à nouveau vers les finales de Pro A pour la quatrième année d’affilée.

Nancy a été malheureux en perdant ses trois finales : défaite 72-68 face à Strasbourg en 2005 ; défaite 93-88 face au Mans en 2006 ; défaite face à Roanne 81-74 en 2007. La dernière équipe à avoir joué quatre finales de suite en Pro A était Pau-Orthez mais avec une issue plus favorable pour le club palois : succès en 20012003 et 2004 et défaite en 2002.

NANCY EXPLOSE ROANNE AVEC UN ÉBLOUISSANT JEFF GREER

C’est justement face à la formation roannaise que le SLUC Nancy jouait sa quatrième finale de Pro A. Un remake d’il y a un an tout juste. Contrairement à la finale en 2007, ce sont les Nancéiens qui ont gagné en surclassant surclassé la Chorale de Roanne sur un score sans appel au Palais Omnisport de Bercy : 84-53.

Après trois échecs successifs, Nancy tenait enfin son premier titre de champion de France. Tous soulignait que Nancy avait enfin réussi à vaincre le signe indien. Les supporters du club lorrain pouvaient enfin exalter de joie après avoir connu douleur et chagrin lors des trois défaites précédentes en finale de Pro A.

Un homme du Sluc a été le héros de cette rencontre joué ainsi sur une manche sèche : Jeff Greer. Elu MVP de la finale très fort logiquement, l’ailier termine avec un magnifique double-double (29 points à 11/16 dont 6/10 derrière l’arc et 10 rebonds), soit une évaluation de 35. Le cadet des frères Greer s’est transfiguré le soir de la finale quand on sait qu’il a été médiocre aux shoots à longue distance lors de la demi-finale sur l’ensemble des trois matchs face à l’Asvel : 3/22.

Comme son frère Ricardo, Jeff Greer décroche ainsi son deuxième titre de Pro A après celui acquis en finale 2005 sous le maillot de Strasbourg avec son frangin, un match durant lequel il avait connu plus de difficultés (9 points et 3 rebonds et expulsé pour 5 fautes). Ricardo Greer n’a pas manqué de féliciter son frère pour son super match tout en le taquinant avec le sourire : « Wow, il a fait un match incroyable. Je suis si heureux pour lui. 29 points ! Incroyable (il secoue la tête). Il a été maladroit tout le long des playoffs et il met tout dedans en finale ».

Contre Roanne, son frère Ricardo effleure le double-double. S’il n’a pas réitéré la même performance en attaque comme lors du match 3 face à l’Asvel en demi (30 points), Ricardo Greer a fait preuve de générosité avec 8 passes décisives offertes à ses coéquipiers et 9 rebonds de pris. Jeff Greer a bien été épaulé en attaque par Victor Samnick, auteur lui aussi d’un double-double (16 points, 10 rebonds) et Cyril Julian, qui le frôle (15 points et 8 rebonds).

Le pivot français décroche son troisième titre de Pro A après ceux obtenus avec Pau en 2003 et 2004. En face, Roanne a été désorganisé en attaque avec un pourcentage exécrable à trois-points : 6/30. Leur meilleur atout offensif Marc Salyers, limité à 13 points à 6/16, a été muselé par Mike Bauer qui a abattu un énorme travail défensif sur le pivot US alors que la défense n’est pas forcément une de ses qualités premières. Ses coéquipiers retiendront plus son apport en défense qu’en attaque (4 points à 2/8 aux shoots et 0/3 à trois points).

Pourtant Roanne avait pris le match par le bon bout en commençant le premier quart-temps en menant 5-0. Dès que Victor Samnick inscrit les six premiers points de Nancy pour revenir à un point de Roanne (7-6), les Nancéens rentrent enfin dans la partie et vont se transcender pour laminer leurs adversaires.

C’est ainsi que Jeff Greer enfile le bleu de chauffe et inscrit 11 de ses 29 points dans le premier quart en un peu plus de trois minutes : trois tirs derrière l’arc et un panier en contre-attaque. Le duo Samnick-Greer inscrit 21 des 23 points du Sluc après les dix premières minutes de cette finale, soit la fin du 1er QT (23-14). Roanne se ressaisit dans le quart-temps suivant sous l’impulsion de Brion Rush qui inscrit six points en une minute, et Mohamed Koné (5 points). Les hommes de Jean-Denis Choulet restent au contact de Nancy en cours de 2e QT (33-27). Mais ce sont les Cougars lorrains qui maintiennent leur avance au score en menant de 11 points à la mi-temps (45-34).

Les Lorrains ont donné un coup d’accélérateur au sortie des vestiaires en limitant les joueurs de Roanne à 19 points (9 et 10 unités marqués seulement respectivement dans le troisième et quatrième quart-temps). 19, c’était aussi l’écart qui séparait les deux finalistes au cours du troisième quart-temps avec cet avantage considérable en faveur du Sluc : 60-41.

Plus que cet écart final, plusieurs éléments montraient clairement la domination d’une équipe sur l’autre, ceux notamment de l’évaluation générale des deux « teams » (111 pour Nancy contre 55 pour Roanne) de l’agressivité (18 lancers-francs tirés pour le Sluc et 4 pour la Chorale). Dans l’équipe championne de France figurait le frère de Tony Parker, TJ. Le champion NBA en 2007 avec les Spurs ainsi que Mike Piétrus avaient fait le déplacement pour assister à cette finale. TP a même remis le trophée de MVP des finales à Jeff Greer.

VICTOR SAMNICK : «  DES LOOSERS MAGNIFIQUES »

Avant la rencontre, Victor Samnick, révèle que les propos des journalistes l’avaient motivé pour gagner cette finale : « Moi, j’essaie toujours de tourner la page assez vite, donc les finales perdues, cette idée de malédiction, je n’y ai pas pensé. Comment vous nous appeliez ? Les loosers magnifiques, c’est ça. Je me suis répété ça la nuit. Les loosers magnifiques. Ca nous a motivés ». (source : Basket News – numéro 400 du 19 juin 2008).

Jean-Luc Monschau a enfin conjuré le sort ou bien expulsé le chat noir qui rôdait peut-être dans les locaux du club pour soulever le premier trophée de sa carrière. Sa quatrième finale de Pro A de suite sur un banc aura donc été la bonne avec ce succès qui a mis du temps à se dessiner. Lui-même avant le match a constaté qu’il n’était pas verni au terme des finales qu’il a vécus en Pro A : « Apparemment je n’ai pas encore trouvé la solution pour gagner une finale ». 

Au micro de RTL, il analysait à chaud la rencontre à la fin du match : « On va pas non plus faire la fine bouche quand on gagne de 30 points. Roanne, sur l’ensemble de leur saison, ne mérite pas cet écart. C’est évident. C’était un match indécis au départ. Pourquoi cela bascule en notre faveur ? Je n’en sais rien. J’ai envie de dire que les joueurs ont produit un effort défensif, ont arraché des rebonds. On avait l’impression qu’on était plus dans l’agressivité. Ca était déterminant. Ca couronne pour le club quatre années d’effort. On peut être fier de cette continuité et des trois finales précédentes. J’ai une pensée pour les joueurs qui ont incarné ces finales précédentes et qui ont lancé le club sur un niveau de jeu supérieur ». (source : rtl.fr).

JEAN-LUC MONSCHAU : « C’EST DANS LA DECEPTION QU’ON DOIT TROUVER LES FORCES POUR L’AVENIR ».

En effet, on notera que Maxime Zianveni, Tariq Kirksay et Dan Mcclintock, ont été les trois anciens du Sluc à avoir vécu les trois défaites de Nancy en finale de Pro A en 2005, 2006 et 2007.

Dur à vivre quand le club lorrain a ainsi fêté son premier sacre en Pro A en 2008. Pour Eurosport.fr, coach Monschau avait précisé que des enseignements étaient aussi à tirer dans les moments plus compliqués à vivre : « Gagner aujourd’hui nous permet de valider le travail fait depuis quatre ans. On affiche une constance qui est énorme. La force de persévérer, la ténacité font aussi partie des qualités qu’on doit trouver chez un sportif, quelles que soient les difficultés qu’on traverse. Mon père m’a appris que c’est dans la déception qu’on doit trouver les forces pour l’avenir. Je n’ai jamais abdiqué ».

Quant à Cyril Julian, pivot du Sluc, il apprécie encore plus ce troisième titre de champion de France : « C’est la plus belle chose qui pouvait arriver à Nancy. L’Euroligue à Nancy, va être merveilleuse. Pour moi aussi. J’ai gagné deux fois avec Pau mais la saveur n’est pas pareille. Là c’est chez moi avec les gens que j’aime, avec le club que j’aime, que je porte dans mon cœur depuis des années. Vous avez vu le nombre de personnes qui se sont déplacés et l’engouement qu’il y a eu autour de ce match-là. Et la préparation qu’on a mise en place. C’est vraiment exceptionnel » (source : rtl.fr)

Quant à Jean-Denys Choulet, coach de Roanne en 2008, s’il a bien tenu à féliciter Nancy, il n’a pas manqué de fustiger avant l’attitude de ses joueurs dans cette finale avec son caractère si bien trempé que les spécialistes du basket connaissent parfaitement : « C’est une victoire de Nancy qui est indiscutable, éclatante, justifiée et méritée pour le travail fait depuis longtemps.[…]Ce qui me gêne, c’est le comportement de certains de mes joueurs dans la difficulté. Je pense qu’on était à peu près unis jusqu’à la mi-temps mais certains ont plus pensé à leur situation individuelle, leur point, leur temps de jeu qu’à l’équipe. Ce soir, c’est une bonne leçon. A Nancy, on a vu des joueurs qui jouaient pour le copain alors que chez nous, certains ont joué pour leur cul. Et je ne parle pas spécialement des joueurs américains ». (source : Basket News – numéro 400 du 19 juin 2008).

Après avoir fêté dignement avec les supporters ce premier titre de champion de France à la Place Stanislas de Nancy, quelques mois plus tard, le SLUC a ajouté un trophée de plus dans sa vitrine en remportant le match des champions. Trois ans après en 2011, il gagne à nouveau le championnat de France de Pro A.

Les champions de France 2008 – Sluc Nancy :

  • Meneurs : Pape-Philippe Amagou (France) ; Zabian Dowdell (USA)
  • Arrière : TJ Parker (France) ; Jeff Greer (République Dominicaine)
  • Ailiers : Ricardo Greer (République Dominicaine) ; Mathieu Lefèvre (France)
  • Ailiers-forts : DJ Harrison (USA), Mike Bauer (USA) ; Victor Samnick (France)
  • Pivot : Cyril Julian (France) ; Amadou Aboubacar Zaki (Niger)
  • Coach : Jean-Luc Monschau

Box Score de la finale 2008 : Sluc Nancy – Roanne 

Nancy-Roanne en intégralité

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