Arvydas Sabonis, le lituanien de Portland à la carrure imposante (1995-2003)

Arvydas Sabonis est le parfait exemple qu’un joueur européen peut briller sur les parquets NBA. Ultra dominant et performant en Europe et sur ses terres en Lituanie, “Sabas” a régalé par son jeu avec les Portland Trail Blazers durant sept saisons.

2m21, costaud, habile, le natif de Kaunas, a enchainé points, rebonds, contres et passes dont certaines lumineuses au Rose Garden, l’ancien nom de la salle des Blazers. Dans l’Etat de l’Oregon, il a laissé une belle empreinte avec son toucher, ses “hook shot”, passes arrières, dans le dos. L’immense pivot figure parmi ces premiers européens à s’immiscer en NBA comme l’ailier allemand Detlef Schrempf.

Après 3 saisons au Real Madrid, Arvydas Sabonis décide de passer un cap et enfin de poser pied aux Etats-Unis pour prouver aux yeux des Etats-Unis et de l’Oregon qu’il est pas là pour cirer le banc. Il aura fallu attendre 9 ans depuis sa draft en 1986 pour voir le géant lituanien se frotter aux joueurs et notamment intérieurs de la Grande Ligue. Une décision prise suite à une discussion en 1995 avec Bob Whitsitt, le General Manager de Portland, venu le voir à Madrid. Blessé lors de ses saisons en Europe, Sabonis passe une serie de test médical pour éviter tous risques liés à sa santé.

A 22 ans, il a été victime d’une blessure au tendon d’Achille en 1986 à cause d’une surcharge d’entraînement avec l’équipe soviétique. Il a ensuite ressenti des douleurs et fait face à des problèmes chroniques au dos, aux genoux et aux chevilles.

Sabonis avait été choisi 24ème position par la franchise de l’Oregon. Le soir de la draft, le 17 juin 1986, c’est la stupéfaction au Felt Forum de New York, lieu accueillant la draft, quand le nom de Sabonis est prononcé par le Commissionner NBA David Stern. Des fans manifestent leur mécontentement sans savoir que le géant lituanien a vraiment du génie dans les mains.

Depuis sa draft en 1986, Sabonis ne jouera pas au coté de Clyde Drexler, Terry Porter, Jerome Kersey au début des années 1990, préférant s’aguerrir et se perfectionner toujours en Europe. Deux fois, les Blazers se hisseront en finale (1990 et 1992).

C’est en septembre 1995 que son arrivée à Portland est enfin officielle et qu’il va pouvoir multiplier les exploits ballon orange en main. La légende du basket lituanien évoluera avec un maillot floqué du numéro 11. A 31 ans, il débarque à Portland en ayant obtenu plusieurs trophées individuels et collectifs en Europe : meilleur marqueur en finale d’Euroligue (1986, 1995), 3 fois champion d’URSS, 2 fois champion d’Espagne, MVP et vainqueur de l’Eurobasket 1985 avec l’URSS, médaillé d’Or en 1988 aux JO de Séoul, champion du monde 1982.

Sabonis joue son premier match NBA le 3 novembre 1995, une rencontre qui se termine par une défaite contre les Grizzlies de Vancouver. Il inscrit 10 points, prend 7 rebonds et offre 3 passes.

Lors de son 7ème match en carrière en NBA, face aux Suns, le colosse ours balte réalise un de ses premiers gros matchs : 17 points, 16 rebonds, 5 passes et 2 interceptions.

En février 1996, il joue le match du Rookie Challenge à l’occasion du NBA All-Star Week-end disputé à San Antonio, le tout à l’âge de 32 ans. L’ancien pivot du Zalgiris Kaunas passera que 4 minutes sur le parquet, le temps d’inscrire 8 points et capter 3 rebonds. En fin de saison, il figure dans le premier 5 majeur des rookies (All Rookie First Team”) au coté de Damon Stoudamire, Jerry Stackhouse et Michael Finley.

Après un seul match disputé en tant que titulaire depuis son arrivée jusqu’à la première semaine de mars 1996, il ne va plus quitter sa place de pivot dans le 5 majeur dès le 8 mars 1996.

A ce moment, Portland est en difficulté et se retrouve en mauvaise position de louper les playoffs, ce qui serait une première depuis quatorze ans. Sabonis entretient de mauvaises relations avec son meneur Rod Strickland et son entraîneur P.J. Carlesimo. Malgré cela, Portland arrive à performer sur le terrain : 17 succès sur les 20 derniers matchs de la saison. Suffisant pour participer à la post-season : une sixième place avec 44 victoires et 38 défaites.

Durant cette période, Sabonis est désigné meilleur joueur de la semaine de NBA à la fin mars et meilleur rookie au mois d’avril. Il termine sa première saison NBA en tournant à 14,5 points, 8,1 rebonds, 1,8 passe, 0,9 interception et 1,1 contre en 23 minutes de temps de jeu. Sur les 73 matchs qu’il aura joué, il inscrit 10 points ou plus à 58 reprises et capte au moins des rebonds lors de 23 rencontres. Il comptabilise également 19 double-doubles, preuve de son rendement impactant l’équipe et leurs résultats.

Il participe à ses premiers playoffs en carrière. Il se retrouve face à Karl Malone lors de l’opposition Blazers-Jazz. En 35 minutes de moyenne, il aligne 24 points et 10 rebonds. Mais Utah bat Portland 3-2 au premier tour.

SAISON 1996-1997

Après une médaille de bronze glanée avec la Lituanie au JO d’Atlanta à l’été 1996, Sabonis effectue sa deuxième saison avec Portland, il devient le meilleur rebondeur, le meilleur rebondeur défensif et le top contreur de son équipe avec 7,9 prises dont 6,3 défensifs et 1,2 contre de moyenne.

Il tourne également à 13,4 points et délivre 2,1 passes en un peu plus de 25 minutes. Il gagne alors désormais sa place de titulaire dans le cinq majeur, démarrant 68 des 69 rencontres qu’il joue.

Sa dynamique retombera. Il est placé sur la liste des blessés de fin janvier à fin février en raison d’un mollet gauche douloureux  Portland, qui a recruté trois joueurs majeurs à l’intersaison, Rasheed Wallace, Isaiah Rider et Kenny Anderson, a un léger meilleur bilan que la saison passée : 49 victoires et 33 défaites et une troisième place de la division Pacifique. Les Blazers accrochent une cinquième place au sein de la conférence Ouest.

Le 4 janvier 1997, il signe son record de points en carrière : 33 unités contre les Dallas Mavericks. Il conclut ce match avec 12 rebonds, 3 passes, le tout à 11/14.

Les Blazers ne passeront pas un tour de playoffs et perdent pour la cinquième année consécutive au premier tour des playoffs. La route des demi-finales de conférence leur est barrée par les Lakers de Los Angeles, franchise qui a signé Shaquille O’Neal en début de saison en provenance d’Orlando et au sein de laquelle débutait un rookie : un certain Kobe Bryant.

Les Lakers gagnent le match 1 95 à 77. Arvydas Sabonis aligne 18 points et 9 rebonds mais ne peut aucunement hypnotiser Shaquille O’Neal, auteur de 46 points, record en carrière pour un match de playoffs, et 11 rebonds. Shaq domine à nouveau le lituanien au match 2 : 30 points et 6 rebonds, 5 passes et 2 contres. La feuille de stats de Sabonis est calamiteuse : étant 4 points, 2 rebonds, 1 passe.

Les Blazers, après deux défaites, restent en vie après le match 3 gagné 98 à 90. Nouvelle domination de O’Neal, auteur d’un double-double alors que Sabonis finit avec 0 point et 5 rebonds. Au match 4, Sabonis retrouve son jeu avec un double-double : 23 points et 10 rebonds. Insuffisant, Portland perd 95 à 91 et donc la série 3-1.

SAISON 1997-1998

Portland a effectué un changement d’entraineur lors de la saison 1997-1998.  par Mike Dunleavy Sr débarque à la place de P.J Carlesimo. Durant cette saison, Sabonis enregistre 36 double-doubles, dont deux double double-double (deux catégories statistiques à vingt unités ou plus).

Peu bavard à l’égard des journalistes, feintant de ne pas très bien parler anglais, il réussit à atteindre la barre des 30 points ou plus à trois reprises. Avec un total de 560 rebonds défensifs, il termine au sixième rang de la ligue dans cette catégorie statistique. Il se hisse à la neuvième places des meilleurs rebondeurs : 10 prises par match tout en étant présent en attaque : 16 points de moyenne, ajoutés à ses 3 passes et 1 contre par match. Ce seront ses meilleures productions en NBA de toute sa carrière outre-Atlantique.

Le 12 mars 1998, il finit un match avec un splendide “20-20”, 28 points dont le panier de la gagne, 20 rebonds face aux Minnesota Timberwolves du jeune Kevin Garnett, lors de la victoire 95-92. Sabonis signe un 9/13 aux shoots, 10/11 aux lancers-francs ajoutant 3 passes, 2 interceptions et 3 contres.

Toujours impactant pour Portland, les Blazers terminent quatrième de la division Pacifique avec 46 victoires et 36 défaites. Portland croise le chemin des Lakers au premier tour des playoffs. L’opposition entre Sabonis et O’Neal tourne de nouveau à l’avantage de l’américain qui réussit respectivement au match 1 à 4 : 30 points et 7 rebonds, 19 points et 9 rebonds, 36 points et 16 rebonds et 31 points et 15 rebonds.

Sabonis ne peut que constater la différence de niveau entre lui et le Shaq. “Sabas” inscrit pour sa part 15, 6, 13 et 15 points et capte 9, 7, 8 et rebonds. Comme la saison précédente, les Lakers gagnent la série : 3-1. Les Blazers devient la première franchise à perdre six fois d’affilée au premier tour des playoffs.

SAISON 1998-1999

Sabonis, free agent, rejoint le club de Zalgiras Vilnius durant le lock-out précédant la saison 1998-1999. Après l’accord entre propriétaires et joueurs, il signe un nouveau contrat de deux ans avec les Blazers. 98-99 est une saison réduite avec cinquante matchs de saison régulière à disputer.

Les Blazers finissent premier de la division Pacifique avec 35 victoires pour 15 défaites, occupant la troisième place de la conférence Ouest. Ce beau bilan permet à Mike Dunleavy de recevoir le trophée du NBA Coach of the Year. Ce coach compose alors avec un effectif où plusieurs joueurs ont un bon rendement en attaque. Cinq Blazers affichent 10 points ou plus de moyenne :  Isaiah Rider 13,9 points, Rasheed Wallace 12,8, Damon Stoudamire 12,6, Arvydas Sabonis 12.1 et Brian Grant 11,5.

Sabonis joue l’intégralité des matchs de cette saison régulière 98-99, tournant à 7,9 rebonds, 2,4 passes, 0,7 interception et 1,3 contre en 27 minutes. Portland arrive enfin à passer le premier tour des playoffs. Il sweepe, trois victoires à zéro, les Suns de Phoenix. Lors du tour suivant, la franchise de Portland passe l’obstacle du Jazz de l’Utah et remporte la série en six manches, avec deux double-doubles de Sabonis, 10 points et 14 rebonds puis 14 points et 15 rebonds lors des deuxième et quatrième match.

Les Blazers atteignent la finale de conférence et affrontent les Spurs de San Antonio du duo David RobinsonTim Duncan. Cette franchise s’impose sur le score de 4-0 à avant de remporter le premier titre NBA de son histoire. Sur l’ensemble des playoffs, les statistiques de Sabonis sont de 10 points, 8,8 rebonds et 2,2 passes en 30,2 minutes.

SAISON 1999-2000

A l’intersaison, Portland recrute fort avec Scottie Pippen, Steve Smith et Detlef Schrempf. Arvydas Sabonis dispute 66 rencontres, manquant notamment une dizaine de rencontres en fin de saison en raison d’une foulure au pied droit. Sur ces 66 matchs, Sabonis inscrit dix points ou plus à 42 reprises et capte au moins dix rebonds lors de 19 matchs, réalisant dix-sept double-doubles.

Ses statistiques de moyennes sont de 11,8 points, 7,8 rebonds, 1,8 passe, 0,7 interception et 1,2 contre. Les Blazers, avec un bilan de 59 victoires pour 23 défaites, sont devancés dans la division Pacifique par les Lakers. Opposés aux Timberwolves du Minnesota, les Blazers s’imposent lors du premier tour 3-1, puis 4-1 face au Jazz de l’Utah en demi-finale de conférence.

L’affiche de la finale de conférence oppose les Blazers aux Lakers. Lors du premier match, Mike Dunleavy met en place le Hack-a-Shaq. Shaquille O’Neal se retrouve alors sur la ligne des lancers-francs suite à une série de faute commise exprès. Mais cette stratégie voulue échoue.

Shaquille O’Neal domine une fois de plus Sabonis, inscrivant 41 points, dont 13/27 aux lancers-francs, et attrapant 11 rebonds. Sabonis est pour sa part limité à un seul rebond et ne parvient pas à marquer le moindre point. Après avoir partagé les victoires sur le parquet du Staples Center de Los Angeles, les Lakers remportent la troisième manche sur le score de 93 à 91, Bryant réussit un contre à la dernière seconde sur Sabonis qui avait l’occasion d’égaliser. O’Neal termine cette rencontre avec 26 points et 12 rebonds, les statistiques de Sabonis étant de 11 points et 4 rebonds.

Les Lakers s’imposent une nouvelle fois sur le parquet du Rose Garden, sur le score de 103 à 91, avec un nouveau double-double de O’Neal, Sabonis étant pour sa part limité à 14 points et 7 rebonds. La série se joue finalement sur un match 7 décisif. Les Lakers, menés de quinze à l’entame du dernier quart temps, s’imposent sur le score 89 à 84 et valident sont billet obtenir pour les finales NBA face aux Pacers de l’Indiana.

SAISON 2000-2001

Lors de la saison 2000-2001, Portland, qui a laissé partir Brian Grant dans un échange impliquant plusieurs équipes, recrute Shawn Kemp. Les Blazers débutent bien la saison 2000-2001, mais finit avec 8 victoires et 14 défaites. Leur bilan final est de 50 victoires et 32 défaites. La franchise finit en quatrième position de la division Pacifique et à la septième place de la conférence.

Cette fin de saison est difficile pour les Blazers : ils doivent se passer de Shawn Kemp qui doit suivre un programme de désintoxication. Une altercation se produit entre Sabonis et Wallace obligant l’entraîneur à suspendre celui-ci pour la deuxième fois de la saison. Les Blazers s’inclinent 3-0 face aux Lakers, 106 à 93, 106 à 88 et 99 à 86. Les statistiques de Sabonis sur la série sont de 11,3 points, 8,3 rebonds, 2,7 passes, 0,3 interception et 2,3 contres.

Le 15 avril 2001, lors de la confrontation Blazers-Lakers en saison régulière au Staples Center, Sabonis heurte Rasheed Wallace avec son coude. Le Sheed lui aboie dessus une première fois, calmé par Scottie Pippen. Bousculé à nouveau, Rasheed Wallace ne se retient plus et lui jette alors sa serviette au visage lors d’un temps mort .

Lors de sa sixième saison avec Portland, Sabonis, 36 ans, se signale avec un match à 32 points, 10 rebonds et 6 contres le 6 avril 2001 contre les Golden State Warriors. Le pivot finit à 92 % de réussite aux tirs (11/12) sur le parquet d’Oakland.

SAISON 2001-2002

La saison suivante, Sabonis décide de ne pas jouer en NBA pour privilégier sa famille. Alors qu’il avait dans un premier temps décidé de passer une année sans jouer au basket, il enfile ses sneakers finalement pour terminer la saison avec son ancien club de Kaunas.

SAISON 2002-2003

Il fait son retour à Portland pour la saison 2002-2003. Le temps de jeu de Sabonis est en baisse, passant de plus de 21 minutes en 2000-2001 à 15 minutes. Ses statistiques sont maintenant de 6,1 points, 4,3 rebonds et 1,8 passe, 0,8 interception et 0,6 contre.

Troisième de la division Pacifique, la franchise termine au sixième rang de la conférence Ouest. Au premier tour des playoffs, les Blazers affrontent les Mavericks de Dallas qui remportent la série en sept rencontres et donc le match 7 107-93. Cette rencontre est la dernière de Sabonis sous le maillot de Portland, le 4 mai 2003. A l’American Airlines Center de Dallas, “Sabas” finit avec 16 points et 8 rebonds à l’age de 38 ans. Lors des playoffs, il tourne à 10 points, 4 rebonds et 0,8 passe.

En 7 saisons avec les Blazers, il tournera à 12 points, 7,3 rebonds, 2,1 passe en 470 matchs dont 314 en tant que titulaire. Il aura joué 51 matchs de playoffs pour des stats quasi similaires en saison régulière : 12,1 points, 7,4 rebonds et 1,9 passe.

Pas de titre NBA avec Portland, Arvydas Sabonis sera intronisé au Hall Of Fame de Springfield en 2011. La même année, à Portland, il est décrété que chaque 18 août serait dorénavant le “Arvydas Sabonis Day”

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