Alysha Clark, la réussite dans le Tennessee

Dans l’état du Tennessee, Alysha Clark s’est révélée en NCAA au sein de deux universités : Belmont et Middle Tennessee. Portrait de l’ailière et scoreuse américano-israélienne qui a cartonné entre 2006 et 2010. 

Née à Denver le 7 juillet 1987 au sein d’une famille nombreuse (7 frères et soeurs), Alysha Angelica Clark, avec ses parents, déménage dans le Tennessee à Mount Juliet en 2002. scolarisée au lycée éponyme, en tant que senior, elle domine ses adversaires faisant des merveilles : 24 points (67 % aux tirs et 78 % aux lancers-francs) et 11,6 rebonds de moyenne. Elle récolte deux distinctions individuelles “Midstate Player of the Year par “the Tennessean” en 2005 et “Class AAA Miss Basketball”.

Pourtant, rien ne prédestinait Alysha Clark à perdurer dans le basket et spécifiquement vivre une expérience de 4 ans en NCAA. Elle commence à dribbler et shooter avec le ballon qu’à partir de sa deuxième année de lycée (10th grade aux Etats-Unis), l’année où elle s’installe donc au Tennessee. Elle se confiait insistant sur le fait qu’elle a tout appris par soi-même : “Je n’ai pas pris modèle sur quelqu’un. Je n’ai vraiment pas commencé à jouer au basket ou pratiqué de sports quand j’étais jeune. Ce n’était pas quelque chose à laquelle je m’intéressais. Beaucoup de filles ont commencé à pratiquer à l’age de 4-5 ans, jouaient au basket au moment où je jouais toujours aux poupées. Ca ne m’a jamais vraiment traversé l’esprit. En quelque sorte, je me suis développé moi-même en tant que joueuse. Je n’ai regardé quiconque”. (swishappeal)

DEBUT NCAA A BELMONT

Ce tard apprentissage du basket lui aura bien servi. Le ballon l’accompagnera dans sa future vie d’étudiante après ses années au lycée de Mount Juliet. 2005-2006 correspond à sa première saison universitaire durant laquelle elle a porté la tunique de Belmont. L’ailière ne se loupe pas et apprend à vivre au rythme des batailles dans la raquette, des encouragements du public.

Elle participe à 30 matchs avec les Bruins avec une moyenne de 31,6 minutes passées sur les parquets. Elle finit meilleure scoreuse à 24 reprises, top rebondeuse 26 fois et conclut 18 rencontres avec un double-double dont un lors de son tout premier match : 29 points et 18 rebonds le 19 novembre contre Eastern Kentucky.

Le 25 novembre, elle signe son record de points avec 36 unités accompagnés de 12 rebonds contre Clemson. Elle devient la deuxième meilleure marqueuse parmi les freshman au niveau national avec 20,1 points de moyenne et de sacrés pourcentages (54,3 % aux tirs et 74,5 % aux lancers-francs). Avec un double-double de moyenne grâce à ses 10,1 rebonds, elle devient la première joueuse dans l’histoire de l’Atlantic Sun Conférence à obtenir le titre de meilleure joueuse de l’année et de meilleure freshman lors d’une même saison. Durant cette celle-ci, elle est désignée à 5 reprises meilleure joueuse de la semaine, un record.

Lors de sa deuxième année avec Belmont (2006-2007), Alysha Clark confirme tous les espoirs qu’on a pu miser sur elle. En 30 matchs, elle marque moins que la première année mais capte plus de rebonds. Elle achève sa seconde année NCAA avec 16,6 points et 12,1 rebonds de moyenne (troisième meilleure rebondeuse, toutes facs confondues derrière). Durant 3 matchs, elle va enregistrer un total de 20 rebonds et plus : le 20 novembre contre Mississippi, le 1er février contre ETSU avec 23 prises, et le 3 février contre Kennesaw State. Elle emmènera Belmont pour la première fois au tournoi NCAA.

Elle est élue pour la deuxième fois joueuse de l’année dans la conférence Atlantic Sun, devenant la cinquième joueuse à réitérer cet exploit. Lors du 52ème match de sa carrière universitaire, Alysha Clark atteint la barre symbolique des 1000 points marqués, un record rapide obtenu dans l’histoire de Belmont. Au bout de deux saisons à Belmont, Clark affiche des moyennes de 18,5 points (1109 points au total, 56,2 % aux tirs et 74,5 % aux lancers-francs), 11,8 rebonds en 60 matchs.

ECLOSION A MIDDLE TENNESSEE

Alysha Clark décide ensuite de poursuivre son cursus en restant dans le Tennessee. Elle rejettera une offre de l’université de Vanderbilt préférant partir pour Middle Tennessee. Elle l’est contrainte de patienter avant de pouvoir jouer avec sa nouvelle équipe des Blue Raiders, le temps de régler le transfert selon les consignes et le processus de la NCAA. En 2007-2008, sans jouer, elle en profite pour s’entraîner et observer le jeu d’Amber Holt, formé pendant deux saisons à Middle Tennessee, dans l’optique de progresser dans son jeu.

“Je voulais relever le défi en tant que joueuse, de jouer la meilleure des compétitions du pays. Je voulais devenir une des joueuses élite du pays. Pour le faire, il faut jouer face aux meilleurs”, expliquait Clark sur son choix  (nashvillecitypaper.com)

Alysha Clark – Middle Tennessee (c) Lebanon Democrat

Ce changement de fac va transfigurer la native de Denver. Brillante, ses stats gonflent considérablement. En 34 matchs joués avec au moins 10 points inscrits sur 32 qu’elle a disputé. Elle affiche des moyennes de 27,5 points et 9,8 rebonds, claque 17 double-doubles. Clark est devenue une véritable menace en attaque face à ses adversaires.

Meilleure marqueuse du championnat NCAA pour la première fois, elle est nommée meilleure joueuse de la conférence Sun Belt, devenant la première athlète-étudiante à obtenir cette reconnaissance dans deux conférences distinctes, hommes et femmes confondues. Elle tire à 60,7 % aux shoots et 79 % aux lancers-francs, et marque au moins 30 points au cours de 14 rencontres.

Le 11 février à Troy, elle claque 50 points, un record dans l’histoire de cette franchise, (hommes et femmes confondues) et dans celle de la Sun Belt. Le 1er mars, elle fait des prouesses en attaque avec 45 points au Murphy Center, l’enceinte de la fac de Middle Tennessee, un record sur ce parquet. Puis le 31 janvier 2009, elle en colle 40 contre Louisiana-Monroe. Clark atteint la barre des 2000 points (2031) et des 1000 rebonds (1025) depuis ses débuts en NCAA.

 

A Middle Tennessee, elle l’a côtoyé Rick Insell, head coach des Blue Raiders depuis la saison 2005-2006. Cet entraîneur se souvient parfaitement de la quantité de travail fourni par son ancienne protégée, prouvant sa détermination et le chemin à prendre pour viser très haut : “Je suis sorti et l’a voyais. Je me dis “Bien, elle est plutôt athlétique mais ce n’est pas une joueuse de basket. Comme je voyais cette gamine chaque semaine, je veux dire chaque fois que vous la voyez, elle travaille dehors son habileté. Quand les autres partaient déjeuner ou dîner, peu importe, elle était sur la piste pour travailler son jeu de jambes, sur les autres terrains de basket pour améliorer ses compétences, son lancer-franc. Elle a une grande éthique de travail. L’année suivante, elle est devenue un petit peu plus une meilleure joueuse et a fini Miss Basketball” (espn). 

IMPRESSIONNANTE LORS DE LA SUN BELT TOURNAMENT

En 2009-2010, elle achève sa quatrième saison universitaire, la deuxième avec les Blue Raiders avec des moyennes de 28,3 points, 11,6 rebonds, 3,4 passes et 2,4 interceptions (ses meilleures moyennes en saison dans les deux dernières catégories de stats citées). L’ailière est la meilleure marqueuse de tout le championnat NCAA devant la senior Andrea Riley d’Oklahoma state et Elena Delle Donne la freshman de Delaware. Toutes deux terminant avec 26,7 points de moyenne.

Joueuse senior, Clark décrocha le titre de meilleure joueuse de la Sun Belt pour la deuxième fois. En 4 ans, sans compter la saison blanche en raison de son transfert, elle aura été 4 fois successivement la meilleure joueuse de sa conférence.

Au tournoi de la Sun Belt Conference, Clark va littéralement impressionné tout au long de cette compétition avec 3 gros double-doubles. 

  • Quart de finale : 40 points, 13 rebonds contre North Texas
  • Demi-finale : 44 points, 14 rebonds contre Western Kentucky,
  • Finale : 48 points, 16 rebonds contre Arkansas Little Rock dont le game-winner inscrit à 1,8 secondes en prolongation (70-68)

“J’étais en quelque sorte contrarié parce que j’ai manqué quelques tirs auparavant que je devrais réussir. Mes coéquipières avaient la foi que j’aille le planter (en parlant du dernier tir). C’était les dernières secondes du jeu et je savais que c’était le temps pour moi de prendre l’ascendant et rentrer un gros tir”, analysait Clark après-match en février 2010 lors de cette finale remportée par Middle Tennessee (espn)

En avril 2010, dans une interview pour le swishappeal.com,  elle reparlait de ce shoot ancré dans sa tête : “Rentrer un shoot décisif pour la gagne, c’est quelque chose dont vous allez vous souvenir pour toujours, qu’on pourra jamais vous enlever. Mais chaque moment, chaque match que j’ai joué est quelque chose de nouveau et quelque chose de plus que j’ai apprise, ce qui est génial”.

Grâce à elle, Middle Tennessee réalise le back-to-back avec ce deuxième sacre de suite lors de ce tournoi. Ahurissante, en cumulant les stats de ses trois superbes prestations, on arrive à un total de 132 points et 43 rebonds. Elle réussit 16 tirs à chaque match : 48/78 (61,5 %), puis un 35/42 lancers-francs (83,3 %), délivre 10 passes et comptablise 6 interceptions. D’après le service média de Middle Tennessee, ces 132 points d’Alysha Clark font partie des meilleures performances NCAA dans l’histoire des tournois de conférence. Elle dépasse les 128 unités de Cindy Blogett en 1997 avec le Maine lors du tournoi America East, les 103 de Jackie Stiles en 2000 (en trois rencontres lors du tournoi de la Missouri Valley : 17 en quarts contre Creighton, 56 en demi contre Evansville et 30 en finale contre Drake – lors d’une défaite)

Alysha Clark, 48 points en finale de la sun Belt 2010 – Middle Tennessee (c) AP Danny Johnston

En deux saisons avec Middle Tennessee, Clark terminera avec un total de 1756 points (27,9 points, 61,1 % aux tirs et 78,4 % aux lancers-francs), 10,7 rebonds en 63 matchs joués. Elle multiplie les distinctions individuelles : Sun Belt Player of the Year (2009, 2010) ; All-Sun Belt First Team (2009, 2010) ; CBSSports.com All-America Second Team (2009); Associated Press All-America Third Team (2009) ; WBCA All-America Honorable Mention (2009) ; Tennessee Sports Writers Association Player of the Year (2009) ; Sun Belt Newcomer of the Year (2009) ; Sun Belt Tournament Most Outstanding Player (2009); Sun Belt All-Tournament Team (2009).

En affichant de telles statistiques, Alysha Clark est sollicitée. Elle quitte l’univers de la NCAA pour atterrir dans celui de la WNBA. Une grande étape pour sa carrière. Elle est choisie en 2010 au second tour en 17ème position de la draft par les San Antonio Silver Stars. Elle ne jouera aucun match avec la franchise texane. Ce n’est qu’en 2012 qu’une équipe WNBA lui donnera sa chance, les Seattle Storm où elle sera la partenaire de Lauren Jackson et Sue Bird.

En 2013-2014, elle effectue son retour à Middle Tennessee pour devenir assistante coach auprès de Rick Insell en parallèle de sa carrière WNBA. “Les gens m’ont toujours dit que je serai une grande coach. Je veux voir si c’est une chose que je veux faire. Je ne peux pas laisser filer cette opportunité de revenir chez moi à Middle Tennessee et apprendre au côté de Rick Insell qui m’a aidé à être qui je suis” (Fox sports)

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