Connecticut-Georgetown 1996 (Big East Final) : le “winning shot” de Ray Allen

La finale de la Big East en 1996 a été intense opposant deux poids lourds historiques de la NCAA, les facs de Connecticut et de Georgetown. La décision pour désigner le vainqueur s’est faite en toute fin de match. Ray Allen arracha le succès pour UConn grâce à un shoot victorieux. Détails de ce match à ranger dans la catégorie des grands moments du basket universitaire. 

Avant le démarrage de chaque March Madness, toutes les facs jouent un tournoi à élimination directe au sein de leur propre conférence. Parmi celle-ci, il y a la Big East fondée en 1979 et qui rassemble dix universités dont celles de Connecticut (Uconn) et Georgetown. C’est d’ailleurs ces deux équipes qui s’étaient retrouvés en finale du tournoi de cette conférence le 9 mars 1996.

Avant l’entame de cette finale dans l’antre du mythique Madison Square Garden de New-York, les Huskies de Connecticut du coach John Calhoun présentaient un bilan de 29 victoires et 2 défaites. Du côte des Hoyas de Georgetown entraînés par John Thompson, le bilan fut aussi brillant avec 26 succès et 6 revers. Les Américains rebaptiseront cette rencontre “Allen vs Allen” car UConn comptait dans ses rangs le junior Ray Allen et Georgetown le sophomore Allen Iverson. Autant vous dire que cette confrontation allait bien sentir la poudre tant ces deux futurs joueurs de la NBA se sont bien exposés devant les spectateurs mais en étant extrêmement maladroits dans cette finale.

Dès le début de match, c’est Ray Allen qui s’illumina avec 11 points marqués en 12 minutes. Grâce à un de ses shoots, l’arrière donna 3 points d’avance à 8:00 de la fin de la première mi-temps (31-28). Georgetown répliqua à merveille pour bousculer les Huskies, une periode pendant laquelle les Hoyas doivent se priver de leur scoreur phare et numéro 1, Allen Iverson, obligé de rejoindre le banc pour des problèmes de faute. Sans A.I, c’est le freshman Victor Page et les autres joueurs qui s’étaient mis au diapason. A la mi-temps, Georgetown prit les commandes en menant de quatre unités : 46-42.

UCONN AIME “LA MOORE”

En deuxième mi-temps, Jim Calhoun remobilisa ses troupes en ne se privant pas de crier sur ses jeunes protégés. Alors que les joueurs “expérimentés” de UConn éprouvaient des difficultés dans cette finale tels que Ray Allen (avec son shoot), Travis Knight (exclu pour ses 6 fautes à 5 minutes de la fin du match), et Doron Sheffer (en délicatesse avec son adresse aux tirs), c’est le freshman Ricky Moore qui va notamment maintenir ses partenaires en se coltinant en défense Allen Iverson. Le jeune Moore apporta des points précieux en contre-attaque puis scora à longue distance. Avec un “And one” il réussit à faire repartir le futur joueur des Sixers sur le banc avec sa quatrième faute.

Malgré la belle activité de Moore, les Huskies étaient toujours distancés : 11 points de retard sur les Hoyas (74-63). Tout restait jouable pour UConn avec encore 4 minutes à jouer dans cette deuxième mi-temps. Son coéquipier Rudy Johnson se rappelait de ce moment important de la partie : “Je me souviens d’avoir regarder l’horloge. Il restait 3:40 quelque chose comme ça, on était mené de 10 points. Pour moi, nous allions perdre”. (Fox Sports)

11 POINTS DE RETARD EFFACES EN 4:46 

Après Ricky Moore, c’était au tour de l’ailier et junior Kirk King des Huskies d’aider parfaitement son équipe à remonter la pente et effacer progressivement ce retard. En marquant 4 points de suite, il faisait fondre l’écart à -5 : 74-69. Le score évoluera à 74-71 grâce à deux lancers supplémentaires réussis par Scheffer. Auparavant, Iverson avait loupé un jump shot qui aurait fait du bien au mental des joueurs des Hoyas. Sur la possession suivante de Georgetown, suite à ces deux lancers, les joueurs de John Thompson ratait un panier une fois de plus. Le ballon fut récupéré par les Hoyas et c’est Moore qui le détenait. Après un drive et une tentative de lay-up de ce dernier, King surgit de nulle part pour reprendre le cuir orange et claquer un dunk. Plus qu’un point de retard pour UConn avec 8 points de King sur les 10 inscrits successivement par les Hoyas (74-73).

Remise en jeu Georgetown, la balle est donnée à Page qui obtint la faute commise par Scheffer. Deux lancers à suivre. Mais sur la ligne de celle-ci, sans doute la pression dans ses mains, Page rata les deux. Georgetown ne marqua plus et aurait pu reprendre un court avantage de deux ou trois points. UConn prit le rebond et demanda un rapide temps-mort pour organiser un système en attaque.

LE SHOOT IMPROBABLE DE RAY ALLEN
Le shoot de Ray Allen pour Connecticut en finale de la Big East en 1996 (c) sportsfanjournal

Sur la remise en jeu, Moore donne le ballon à Ray Allen dans l’angle gauche de la ligne à 3-points. L’arrière shooteur contourna l’arc pour pénétrer à l’intérieur de la peinture. Pouvant donner le ballon à l’angle zéro du coin droit du terrain à Johnson. Allen feinta une passe voyant Jérôme Williams couper la ligne de passe là où se situait son partenaire Johnson. Le shooteur portant son numéro 34 changea d’avis et tenta un tir très peu académique en suspension et en déséquilibre. Le ballon ricocha avec l’arceau et le panneau avant de transpercer les filets. UConn passa devant à 13,6 secondes de la fin du match (75-74).

Johnson était revenu lui-même sur la dernière attaque de UConn en 2016 : “Je pensais qu’il (Allen) me ferait la passe. Ray m’avait vu et avait regardé le panier puis shooté. Tout s’est passé si vite que je n’ai pas compris comment il a pu shooter”. (Fox Sports)

Sur l’action suivante, les Hoyas avaient encore du temps pour gagner ce match. Mais Allen Iverson sur un tir à mi-distance après avoir dribblé à plusieurs reprises puis Jerôme Williams avec un tir avec l’aide de la planche loupaient le coche. Le buzzer retentit. Score final 75-74. Uconn infligea un 12-0 aux Hoyas en moins de 5 minutes pour la plus grande joie de Jim Calhoun et de Ray Allen. Ce dernier manifestait sa joie en sautant jambes tendues et célébrait cette victoire en direction de son banc. Georgetown était complètement sidéré par ce qu’il venait de se produire au Garden. Sacré comeback des Huskies.

Suite à ses 11 points en 12 minutes, sur les 28 minutes suivantes de la finale, Ray Allen a raté 14 tirs d’affilée avant de marquer ce shoot victorieux. Il finit avec 17 points à 5/20,  7 rebonds et 3 passes. Allen Iverson scora 13 points à 4/15 aux tirs et délivra 6 passes. UConn s’était appuyée sur les belles prestations de Ricky Moore (14 points) et de Kirk King (20 points) pour ne pas sombrer dans cette finale.

Les Huskies du Connecticut décrochaient le second titre de champion de la Big East conférence après le premier obtenu en 1980. Cette finale de 1996 restera à graver dans l’histoire des matchs de cette conférence. La NCAA, ce championnat universitaire, c’est du suspense, des scénarios impensables, des renversements de situation qui suscitent, provoquent des émotions. Le Madison Square Garden, avec ses spectateurs dedans, en furent les témoins privilégiés. Une finale inoubliable.

Les images de la finale Connecticut-Georgetown

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