Michael Young, le “Silent Assassin” des Houston Cougars (1980-1984)

Ancien joueur emblématique du CSP Limoges, Michael Young est passé par l’université des Houston Cougars pendant 4 saisons (1980-1984). L’ailier gaucher se hissera au Final Four du tournoi NCAA à deux reprises sans pouvoir la gagner. Il deviendra un membre à vie du fameux groupe “Phi Slamma Jamma”.

Michael Young, né à Houston, jouera dans l’université de cette ville qu’il a rejointe en 1980, après avoir été au lycée de Yates. Pour sa saison freshman, le joueur de 2m00 réussit de bons débuts au côté d’un futur grand joueur NBA, Clyde Drexler : 12 points (49,2 % aux tirs, 56 % aux lancers-francs), 6,3 points et 1,5 interception en 30 matchs. Coaché par Guy Davis, Houston s’était qualifié pour le tournoi NCAA mais avait perdu dès le premier tour face à Villanova 90-72, match durant lequel Young avait marqué 12 points à 6/13 aux tirs, pris 6 rebonds et délivré 3 passes.

UNE EVOLUTION AU PRES DE HAKEEM OLAJUWON

La saison suivante, en tant que sophomore (1981-1982), Young voit débarquer dans les rangs de Houston, Hakeem Olajuwon, un pivot nigérian très prometteur. Les Cougars réalisent une superbe saison régulière avec 18 victoires et 6 défaites dont deux séries de huit succès. Houston file ensuite au tournoi NCAA et réalise un super parcours en se qualifiant pour le Final Four.

Le natif de Houston, Young réussit un superbe match au premier tour face à Alcorn State lors de la victoire 94-84 : 18 points à 8/10 aux tirs et 2/2 aux lancers-francs, 6 rebonds et 4 passes, le 11 mars 1982. Au match suivant, le 13 mars, il marque que 9 points avec 4 rebonds laissant le contrôle de l’attaque à Robert Williams (26 points) et Clyde Drexler (17 points), victoire face à Tulsa 78-74 au second tour.

La troupe de Guy Davis se qualifie pour le Sweet Sixteen et croise la route de Missouri. Le 19 mars 1982, le match s’est avéré une fois de plus serré et les Cougars s’imposent de peu : 79-78. Young marque 15 points à 6/11 aux tirs et 3/5 aux lancers-francs, 3 rebonds et 2 passes. Au Elite Eight, face à Boston College, Houston s’impose 99-92 avec un Young en manque d’adresse (6 points à 3/12 aux tirs mais 7 rebonds).

FACE A MICHAEL JORDAN

La fac accède au Final Four, 20 ans après. La dernière date ainsi de 1968 (défaite en demi-finale face au UCLA de Kareem Abdul-Jabbar : 101-69). Houston affronte le North Carolina de Dean Smith, Michael Jordan, Sam Perkins et James Worthy en demi-finale nationale au Superdome de la Nouvelle-Orléans. Défaite des Cougars 68-63 avec un Young qui est encore passé au travers de son match : 2 points à 1/7 et 3 rebonds. Les moyennes de Young dans cet March Madness 82 sont de 12 points, 5 rebonds.

Les stats de Young pour sa deuxième année de fac sont en baisse : 10,9 points (44,1 % aux tirs, et 68,8 % aux lancers-francs), 5,4 rebonds et 1,5 interception en 33 matchs. Mais les saisons se suivent et ne se ressemblent pour l’ancien champion d’Europe 1993 avec Limoges. Pour sa troisième saison avec les Cougars (1982-1983), Young repart dans le bon sens et ses stats s’en ressentent. Il participe à 34 matchs toutes compétitions confondues avec des moyennes de 17,3 points (51,3 % aux tirs et 63,6 % aux lancers-francs et meilleur scoreur de l’équipe) ; 5,7 rebonds et 1,6 interception.

Young se montre très en forme au cours de la March Madness 1983, épreuve durant laquelle Houston se hisse en finale nationale :

  • 16 points à 6/11 aux tirs et 4/6 aux lancers-francs, 7 rebonds face à Maryland de Len Bias, victoire 60-50, le 19 mars, second tour de la zone Midwest
  • 17 points à 6/12 aux tirs et 5/7 aux lancers-francs, 5 rebonds face à Memphis, victoire 70-63, le 25 mars, demi-finale régionale de la zone Midwest
  • 20 points à 9/16 aux tirs et 2/2 aux lancers-francs, 6 rebonds et 3 passes face à Villanova, victoire 89-71, le 27 mars, finale régionale de la zone Midwest
  • 16 points à 7/18 aux tirs et 2/3 aux lancers-francs, 4 rebonds et 3 passes face à Louisville victoire 94-81, le 2 avril, demi-finale nationale

En revanche, Young aura inscrit moins de points en finale du championnat NCAA face aux Wolfpacks de North Carolina State : 6 points à 3/10 aux tirs et 0/4 aux lancers-francs, 8 rebonds. Au Pit Albuquerque de New Mexico, au terme d’un match ultra défensif, les Cougars perdent 54-52 sur un dunk hargneux de Lorenzo Charles dans les ultimes secondes de la rencontre. Houston ne sera pas sur le toit américain. Il s’agissait de la première finale nationale disputée par Houston dans son histoire. Sur ces phases finales, les stats moyennes de Young sont admirables : 15 points et 6 rebonds en cinq rencontres. Il est élu joueur de l’année de la SouthWestern Conference, zone dans laquelle évolue Houston en saison régulière.

En 1983-1984, Young effectuera sa dernière année au sein de cette fac texane. Bis repetita avec les Cougars. Il conclut une nouvelle superbe saison avec des bonnes stats et en hausse : 19,8 points (50,1 % aux tirs et 64,4 % aux lancers-francs), 6,2 rebonds et 1,8 interception en 37 matchs. Il finit meilleur marqueur de la saison de son équipe pour la deuxième fois d’affilée. Young se démène encore parfaitement lors de la March Madness 1984 :

  • 16 points à 6/11 aux tirs et 4/6 aux lancers-francs, 6 rebonds et 3 passes face à Louisiana Tech de Karl Malone, victoire 77-69, le 17 mars, second tour de la zone Midwest
  • 13 points à 5/22 aux tirs et 3/5 aux lancers-francs, 9 rebonds et 2 passes face à Memphis, victoire 78-71, le 23 mars, demi-finale régionale de la zone Midwest
  • 15 points à 7/18 aux tirs et 1/6 aux lancers-francs, 8 rebonds et 1 passe face à Wake Forest (Delaney Rudd et Muggsy Bogues), victoire 68-63, le 25 mars, demi-finale régionale de la zone Midwest
  • 17 points à 8/16 aux tirs et 1/4 aux lancers-francs, 7 rebonds et 1 passe face à Virginia, victoire 49-47 après prolongation, le 31 mars, demi-finale nationale de la zone Midwest

Houston s’est qualifié pour la deuxième fois de suite pour la finale du tournoi NCAA en affrontant la fameuse équipe des Hoyas de Georgetown de Patrick Ewing et coach John Thompson. Au Kingdome de Seattle, malgré un bon Young (18 points à 8/21 aux tirs et 2/3 aux lancers-francs, 5 rebonds et 1 passe), les Cougars échouent à nouveau dans la quête du titre national universitaire le 2 avril 1984. Défaite 84-75. Décidément, Houston n’aura pas été verni : 3 participations au Final Four mais aucune victoire à ce stade de la compétition.

Young se consolera avec encore une belle ligne de stats sur toute la phase finale NCAA de cette année 84 : 15,8 points, 7 rebonds en 5 matchs. Au terme de ses 4 belles années universitaires, l’ex-ailier inscrit son nom dans l’histoire de Houston en étant l’un des trois joueurs des Cougars à inscrire plus de 2000 points (2043). Les deux autres sont Elvin Hayes et Otis Birdsong. Il est aussi le seul Cougar à avoir participé aux 4 tournois NCAA de 80 à 84 et à avoir joué le plus grand nombre de matchs à ce stade de la compétition : 16.

Pour sa dernière année, les magazines sportifs Sporting News et Basketball Weekly l’ont désigné dans la deuxième meilleure équipe nationale universitaire. Son nom figure parmi le meilleur cinq de la SouthWestern Conférence. En 2004, il a été introduit au Hall Of Fame des Houston Cougars. Le 18 décembre 2007, soit huit ans après, son maillot floqué du numéro 42 a été retiré à la mi-temps du match entre Kentucky et Houston. En 2002, il est diplômé d’un Bachelor en éducation.

MICHAEL YOUNG ET LE PHI SLAMMA JAMMA

Lors des trois excellentes saisons des Cougars, de 1981 à 1984, les joueurs majeurs de Houston ont été rebaptisés le Phi Slamma Jamma : Hakeem “The Dream” Olajuwon, Clyde “The Glide” Drexler, Michael “The Silent Assassin”, Larry “Mr.Mean” Micheaux, Benny “Bomber from Bernice” Anders et Greg « Cadillac » Anderson. Le surnom a été adopté par les joueurs et a été écrit sur les survêtements d’échauffement de ces derniers au milieu de la saison 1982-1983. C’est le journaliste sportif du Houston Post, Thomas Bonk, qui les a surnommées ainsi dans un article datant du 3 janvier 1983. Tous formés alors une vraie fratrie. Le jeu de Houston dans ces années 80 était basé sur du jeu rapide et des actions conclus par des dunks en lieu et place du tir en suspension. Du jeu très à la verticale avec le spectacle au rendez-vous pour ravir le public houstonien.

Suite à sa carrière en NCAA, Michael Young rejoint la NBA comme Hakeem Olajuwon. C’est la fin du “Phi Slamma Jamma”. Young ne parviendra pas à s’imposer dans la Grande Ligue nord-américaine et poursuivra son aventure basket en Europe notamment au CSP Limoges (1992-1995). Avec le club limougeaud, il remportera la fameuse Coupe des Clubs Champions en 1993 (Euroligue) au côté de Frédéric Forte, Richard Dacoury, Willie Redden, et du coach Bozidar Maljkovic.

photo une (c) Timothy Bullard/Houston Chronicle

La finale NCAA 1984 : Houston-Georgetown

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