Kareem Abdul-Jabbar, triple MOP du Final Four NCAA
Ancien pivot de l’université de UCLA, Kareem-Abdul Jabbar a cette particularité d’avoir acquis trois titres consécutifs de MOP (joueur le plus remarquable) à l’issue du Final Four NCAA. Précisions.
C’est l’agence de presse Associated Press (AP) qui remet ce prix annuel de meilleur joueur remarquable à la fin de la March Madness, compétition qui réunit les 68 meilleures équipes de basket universitaire.
Réputé pour son skyhook légendaire avec les Lakers de Los Angeles, Kareem Abdul-Jabbar a été élu trois fois d’affilée MOP du championnat NCAA à la suite des succès en finale avec les Bruins de UCLA (Université de Californie à Los Angeles) en 1967, 1968 et 1969. Alors qu’on l’appelait encore à ce moment-là Lew Alcindor, Jabbar est l’unique joueur de NCAA à avoir remporté cette distinction personnelle trois fois de suite avec la célèbre fac d’UCLA qu’il a rejoint en 1966.
ABDUL-JABBAR, PIVOT ÉMÉRITE DE L’HISTOIRE DE UCLA
Sous les ordres du coach légendaire John Wooden, Jabbar a cumulé des stats impressionnantes lors des phases finales du tournoi NCAA ainsi qu’en saison régulière pendant ces trois années d’apprentissage avec les Bruins de UCLA. Au sein de cette équipe dominatrice du championnat universitaire, l’e big men a été un des grands acteurs qui a permis à sa fac de rajouter trois titres supplémentaires dans son palmarès après leur couronnement en 1964 et 1965. Le détail de ces performances ci-dessous lors de la March Madness le prouvent incontestablement :
En 1967 (deuxième année = sophomore)
- Demi-finale régionale face à Wyoming, victoire 109-60 : 29 points à 10/15 aux tirs et 10 rebonds
- Finale régionale face à Pacific, victoire 80-64 : 38 points à 13/20 aux tirs et 14 rebonds
- Demi-finale nationale face à Houston, victoire 73-58 : 19 points à 6/11 aux tirs et 19 rebonds
- Finale nationale face à Dayton, victoire 79-64 : 20 points à 8/12 aux tirs et 18 rebonds
- Ses stats moyennes sur ces 4 matchs : 26,5 points et 15,2 rebonds.
- Pourcentage aux tirs sur ces 4 matchs : 63,7 % (37/58)
- Ses stats moyennes en saison régulière (30 victoires et aucune défaite) : 29 points et 15,5 rebonds
En 1968 (troisième année = junior)
- Demi-finale régionale face à New Mexico State, victoire 58-49 : 28 points à 9/13 aux tirs et 23 rebonds
- Finale régionale face à Santa Clara, victoire 87-66 : 22 points à 6/8 aux tirs et 18 rebonds
- Demi-finale nationale face à Houston, victoire 101-69 : 19 points à 7/14 aux tirs et 18 rebonds
- Finale nationale face à North Carolina, victoire 78-55 : 34 points à 15/21 aux tirs et 16 rebonds
- Ses stats moyennes sur ces 4 matchs : 25,8 points et 18,8 rebonds
- Pourcentage aux tirs sur ces 4 matchs : 66% (37/56)
- Ses stats moyennes en saison régulière (29 victoires et 1 défaite) : 26,2 points et 16,8 rebonds
En 1969 (quatrieme année = senior)
- Demi-finale régionale face à New Mexico State, victoire 53-38 : 16 points à 8/15 aux tirs et 16 rebonds
- Finale régionale face à Santa Clara, victoire 90-52 : 17 points à 8/14 aux tirs et 7 rebonds
- Demi-finale nationale face à Drake, victoire 85-82 : 25 points à 8/14 aux tirs et 21 rebonds
- Finale nationale face à Purdue, victoire 92-72 : 37 points à 15/20 aux tirs et 20 rebonds
- Ses stats moyennes sur ces 4 matchs : 23,8 points et 16 rebonds
- Pourcentage aux tirs sur ces 4 matchs : 61,9 % (39/63)
- Ses stats moyennes en saison régulière (29 victoires et 1 défaite) : 24 points et 14,6 rebonds
UN CHOIX A L’ENCONTRE DE ABDUL-JABBAR
Lors de la saison 1967-1968, la NCAA décide de l’application d’une nouvelle règle : l’interdiction du dunk en match. C’est un geste offensif que Jabbar utilisait fréquemment. La règle a été renommée « Alcindor Rule ». Dans l’obligation de s’incliner sur cette décision, le pivot de UCLA a dû alors penser à un nouveau mouvement pour continuer à briller sur le plan offensif. Ce ne sera pas shooter à deux mains mais le skyhook, un geste auquel il est devenu accro et qui lui a été associé durant toute sa carrière puis écœuré pas mal de ses adversaires.
Dans un article du dailybrun.com, Jabbar déclarait que cette règle ne l’a pas aussi si déstabilisé que cela lors de ses années universitaires : « Cela ne m’a pas affecté tant que cela sur mon jeu. Je pense vraiment que les fans ont plus souffert que n’importe quel joueur individuel. Le dunk est un geste qui a ravi les fans et ils n’ont pas pu en voir pendant un certain temps (le dunk a été autorise dès la saison 1976-1977). La NCAA lui aura donc rendu bien service puisqu’il a été performant sur le parquet en attaque grâce au skyhook qui lui a si bien collé à la peau.
Pour Abdul-Jabbar, l’envie de gagner le championnat national était un objectif clair à atteindre : « J’ai eu l’opportunité de faire quelque chose dont j’ai rêvé de faire quand j’étais au lycée. Comme vous avez joué au basket au lycée, et que vous commencez à vous approcher des années de fac, vous rêvez des finals NCAA et de les remporter ». Comme le dit l’adage, les rêves deviennent réalité et celui d’Abdul-Jabbar a été réalisé non pas un mais à trois reprises.
UCLA, UN CHOIX PAYANT POUR ABDUL-JABBAR
Kareem Abdul-Jabbar a brillé en NCAA et son choix de rejoindre UCLA a été judicieux. Facile à dire évidemment, en optant pour une autre fac, on ne sait pas s’il aurait flamboyant. Dans une interview datée du 18 janvier 2007, l’ancien pivot des Lakers expliquait les raisons de rejoindre la fac californienne :
« J’ai choisi UCLA car lors de mes deux dernières années au lycée, UCLA avait gagné deux fois le championnat NCAA. Aussi, je me suis souvenu avoir regardé le ‘Ed Sullivan Show’ en présence de Rafer Johnson que je connaissais bien. C’était un athlète de classe mondiale mais il n’était pas sur le plateau en tant qu’athlète mais en tant que président du corps étudiant de UCLA. J’étais vraiment impressionné que les gens l’apprécient au-delà du fait qu’il ait des aptitudes sportives. Il a beaucoup parlé de l’état d’esprit à UCLA et que c’était le bon endroit pour aller à l’école. De plus, il y avait un gars qui a joué au Knicks et qui est passé par UCLA : Willie Naulls. Il a parlé grandement de cette fac et de coach Wooden. Tout compte fait, cela semblait avoir du sens. J’au eu la chance de rencontrer John Wooden l’année où se déroulaient les recrutements de fac avec plusieurs voyages et déplacements. Wooden est venu à New-York et a parlé à mes parents. Ils ont été impressionnés. Ils ont pensé que je serais entre de bonnes mains. Et ca a été le cas ». (source : achievement.org).
Pour les plus curieux, retrouvez en anglais cette interview intégrale de Kareem Abdul-Jabbar sur le lien suivant : www.achievement.org/autodoc/printmember/abd0int-1
On y apprend dans cet entretien d’ailleurs qu’il avait exprimé très tôt son envie de rejoindre UCLA : « J’ai toujours eu envie d’aller à l’université. C’était un objectif que mes parents avaient convenu pour moi. J’y ai songé probablement aussi quand j’étais en classe de CM2 ou sixième. J’ai récemment retrouvé mon album de l’école primaire. Vous écrivez certaines choses à propos de votre futur sur celui-ci. Et sur ce point là, j’avais écrit « Mon lycée favori » avec pour précision UCLA. Ca m’a surpris de retrouver cet album. J’ai toujours pensé que cela se produirait un peu plus tard. Et ce après avoir vu UCLA briller dans le basket universitaire. Aussitôt quand j’étais en quatrième, j’avais choisi l’école dans laquelle je voulais aller ».
En quatre années avec UCLA, fac avec laquelle il s’est sublimé, Abdul-Jabbar aura marqué 2 325 points (26,4 de moyenne), pris 1 367 rebonds (15,5 de moyenne). Son célèbre maillot numéro 33 a été retiré. En 1969, le pivot a quitté UCLA pour rejoindre les rangs de la NBA et des Bucks de Milwaukee. L’après Jabbar n’a pas empêché UCLA de remporter 4 nouveaux titres universitaires de suite après ceux en présence du roi du skyhook et toujours sous la houlette de John Wooden : 1970, 1971, 1972 et 1973 . Après donc son choix payant d’aller à UCLA, Abdul-Jabbar connaîtra par la suite les années glorieuses avec les titres remportés avec les Los Angeles Lakers.
Highlights de la finale NCAA 1968 : UCLA – North Carolina