Finales Pro A 2001 : Pau-Orthez et son septième titre de champion de France

Les finales du championnat de France de Pro A en 2001 se sont conclues avec la victoire de Pau-Orthez face à l’Asvel Villeurbanne au match 3 : 81-70. Les palois terminent leur magnifique saison sur un sweep et un septième trophée de champion à son actif. 

Demi-finaliste de l’Euroligue en 1997, l’Asvel, première au terme de la saison régulière 2000-2001 (24v-6d) et Pau (22v-8d), deuxième, s’étaient donc affrontés en finale du championnat de France de Pro A au mois de juin 2001. Après la victoire de Pau lors de la première manche (90-78) et celle des Villeurbannais lors du match 2 (73-64), les deux meilleures équipes de cette saison-ci en Pro A devaient alors se départager dans une manche décisive sur le terrain de l’Astroballe, dans le Rhône, devant 6000 spectateurs.

Et ce sont les Palois, en premier, qui se sont montrés déterminés en défense et au rebond offensif dès le coup d’envoi de cette finale. Les joueurs rhodaniens ont peiné en attaque avec notamment le pourcentage affreux de l’ailier américain Bill Edwards au bout de cinq minutes de jeu : 1/7.  Pau trouvait plus de rythme que son adversaire en leur infligeant un 12-3 à cheval entre les deux premiers quart-temps leur permettant de prendre neuf points d’avance après un quart d’heure de jeu: 26-17.

Au cours de ces minutes-là, Boris Diaw, qui remplaçait Didier Gadou dans le cinq majeur, brillait de mille feux avec 8 points marqués et une passe lumineuse délivrée à son coéquipier Sljivancain suite à un joli dribble derrière le dos pour enrhumer les défenseurs de Villeurbanne. (voir vidéo en fin d’article).

L’ancien pivot des Washington Bullets Gheorghe Muresan, blessé du côté de Pau, a apprécié la magnifique action de Boris Diaw depuis le banc. Performant en attaque, Babac s’est montré en plus pot de colle en défense, gênant considérablement Laurent Sciarra et Yann Bonato. Le jeune Diaw, 19 ans à cette époque, était considéré déjà comme un très bon ailier pour son âge. A la mi-temps, le match est étriqué avec ce score en faveur de Pau qui rentre aux vestiaires avec un point d’avance : 35-34.

L’Asvel réussira à repartir de l’avant en deuxième mi-temps. Il a tenu le choc face à son dauphin en championnat en passant devant au score avec cinq unités d’avance grâce à un shoot de Bill Edwards et un panier de David Frigout qui obtient en plus la faute en prime. L’intérieur de Villeurbanne convertit le lancer-franc derrière. Villeurbanne menait de 5 points, 40-35 à la 22ème minute et n’a pas su creuser l’écart au moment où Pau a connu un énorme trou d’air : 0 point entre la 20ème et la 25ème minute de jeu. « Nous avons eu les occasions de faire le trou, nous les avons laissés passer », analysait Greg Beugnot, coach de l’Asvel (source : Le Parisien).

« LE TROISIEME QUART-TEMPS EST LE TOURNANT DU MATCH » (Boris Diaw)

Si ce troisième quart-temps a fait le malheur de l’Asvel, celui-ci a fait le bonheur des Palois comme l’a justement analysé Boris Diaw après match et proche d’un double-double (11 points, 56 % de réussite et 8 rebonds) : « Le 3e quart-temps est le tournant du match. Une fois que nous avons pris de l’avance, nous avons joué relâchés et à partir de là tout est plus facile. » (Le Parisien).

N’entendant pas laisser le titre à l’Asvel lorsque les Villeurbannais ont pris l’avantage au tableau d’affichage, le catalan Roger Estreller a calmé les joueurs de la « Green Team » en les faisant mal avec deux tirs à trois-points. (52-47 pour Pau à la 28ème). Il sera imité par le jeune Mickael Piétrus dans le quatrième quart-temps qui ajoute alors deux paniers longues distances. Il inscrira à ce moment-là 9 points. Pau maîtrise son match et l’Asvel continuera de courir après le score. Succès de 11 points de l’équipe du Béarn : 81-70. Une victoire synonyme de septième titre de champion de France pour Pau-Orthez.

« FLO (PIETRUS), MICKAEL (PIETRUS), BORIS (DIAW) ONT BEAUCOUP DE TALENTS » (Roger Estreller)

Lors de cette rencontre, Pau-Orthez a pu compter sur trois jeunes sur lesquelles le club avait misé cette saison-là aux côtés des joueurs expérimentés (Didier Gadou, Frédéric Fauthoux et Roger Estreller) : Florent et Mickael Piétrus (respectivement 20 et 19 ans) Boris Diaw (19 ans qui pour sa première saison en Pro A soulève le titre de champion).

A l’issue de la rencontre, Roger Estreller ne manquait pas de souligner le travail énorme qu’ont accompli ces jeunes joueurs dans ces finales de Pro A : « Leurs performances ne m’ont pas étonné parce qu’ils ont beaucoup de talent. Il fallait surtout les encourager. Quand ils rentraient sur le terrain, je leur disais ‘vaillant’. Il fallait prendre des risques et ils les ont pris. Ils ont raté parfois. Mais ils ont eu les couilles comme on dit en France, los cojones. Et c’est ça c’est très important. Ils sont durs mentalement ». (Source : Basket News – numéro 37). Les trois futurs internationaux de l’équipe de France ont compilé à eux trois : 30 points, 14 rebonds et 9 passes. Presque un triple-double.

En parlant de ces jeunes pousses de Pau, les anciens se sont aussi fait remarquer lors de cette finale. Une scène cocasse s’est produit lors de ce match 3 lorsque Fréddy Fauthoux adresse une passe en direction de Didier Gadou qui finit l’action sur un lay-up. Le meneur palois a dit « je t’aime » à son ailier au moment de la passe. L’ailier historique du club ne manquait de le faire remarquer en fin de match : « Ca m’a fait plaisir. C’est une preuve d’amour, une preuve que l’équipe vit. Vous savez, ce n’est pas dans toutes les équipes qu’on dit je t’aime en faisant une passe ». (Source : Basket News – numéro 37)

« BE ONE » (Didier Gadou)

Didier Gadou, en bon capitaine d’équipe, mettait en avant aussi l’unicité de son équipe : « Cette année, notre cri était ‘Be One’. C’est-à-dire être un sur un terrain. Etre un, c’est aussi être premier et nous le sommes. Et d’ajouter quelques mots sur la préparation du match : « On avait préparé ce match avec une seule vidéo, la victoire de Limoges à Villeurbanne l’année dernière. On a montré au groupe une équipe déterminée qui en voulait. On avait les arguments pour douter. On n’avait pas Marcus Brown. On n’avait pas Bonato. Mais on avait des joueurs pour jouer comme ça. Ce groupe a de la vie, et beaucoup de réserves ».

Le capitaine emblématique de Pau a soulevé à ce moment-là son septième trophée national de sa carrière. Il devançait à cet instant précis deux autres grandes figures du basket français : Richard Dacoury (9) et Alain Gilles (8).

UN SEPTIÈME SACRE EN PRO A ACQUIS ENTRE 1986 ET 2001

Pau-Orthez logo (2000-2008)Pierre Seillant, président de Pau, s’est montré enthousiaste après ce nouveau succès et une nouvelle ligne qui s’inscrit au palmarès de Pau : « C’est l’avènement d’une grande équipe. Greg Beugnot avait dit que Pau Orthez était l’équipe de la dernière décennie. Il pensait que l’Asvel dominerait celle-ci. Et bien nous avons commencé cette décennie comme on avait fini la dernière. Avec les jeunes que l’on a et ceux qui vont arriver, on a de quoi batailler pendant plusieurs années au plus haut sommet. L’année prochaine, notre ambition sera de gagner un nouveau titre de champion ». Le président de l’époque avait même ajouté que ses joueurs du Béarn était omniprésente au moment des phases finales de Pro A : « J’ai toujours dit que l’on était des bêtes à playoffs et on l’a une nouvelle fois montré. C’est notre septième titre depuis 1986. Cela fait pratiquement un sur deux. C’est bien ».

Gérard Bouscarel, général manager de Pau affirmait que ce titre acquis était le fruit de tout un collectif : « C’est peut-être le plus beau parce que le plus inattendu. C’est un travail d’équipe fantastique. On y a toujours cru même quand on était au plus bas. On s’est toujours réfugié derrière nos valeurs de travail et derrière Pierre Seillant qui reste un guide extraordinaire ». (Source : Basket News 37 – 5 juillet 2001)

PAS DE « PAU » POUR L’ASVEL

Entraineur de Pau, Claude Bergeaud soulevait en 2001 son troisième trophée en quatre ans depuis qu’il a pris la tête de l’équipe en 1997 après avoir occupé le poste d’assistant à Pau, lui qui venait de Nationale 3 (champion de France en 1997, 1998 et puis donc 2001). Au centre du terrain, les champions de France ont revêtu un t-shirt floqué « 2001, Générations Champions ». Manifestant sa joie, Muresan brandit deux banderoles : une provocatrice « Asvel champion 200 ? », une autre plus joyeuse « Pau-Orthez, champion 2001 ».

En négociant mieux les situations en attaque dans le troisième quart-temps, l’Asvel aurait pu prendre un ascendant sur Pau et décrochait son 16ème titre de champion de France. Une nouvelle fois, le sort s’est acharné sur les Villeurbannais qui ont eu l’occasion comme en 2000 d’ajouter une ligne à leur palmarès en gagnant un match 3 à la maison (défaite en finale en 2000 contre le CSP Limoges). Mais le sort en a décidé autrement. C’est en 2002 que l’Asvel obtiendra son 16ème titre de Pro A.

Match 3 Asvel-Pau-Orthez en intégralité

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