Euroligue 2001 : le Kinder Bologne glane son deuxième trophée

La formation italienne du Kinder Bologne a raflé son deuxième titre en Euroligue en 2001. A l’époque, la finale se jouait aux meilleures des 5 manches. Bologne a remporté la série 3-2 face à l’équipe espagnole de Vitoria. Précisions. 

Le Kinder Bologne se hissait pour la deuxième fois finale de l’Euroligue après celle victorieuse en 1998 (succès 58-44 face à l’AEK Athènes) après avoir battu en trois manches son rival le Fortitudo. En 2001, ils affrontaient le TAU Vitoria, coaché par Dusko Ivkovic, victorieux de l’AEK Athènes dans l’autre demi-finale (3-0).

MATCH 1 : VITORIA MET FIN A 16 VICTOIRES DE SUITE DE BOLOGNE

Dans cette première manche sur le parquet de Bologne au Palamalaguti, Vitoria avait donné un rythme d’enfer que n’a pas pu suivre Bologne. La faute à un deuxième quart-temps où les Espagnols ont infligé un 21-2 grâce aux paniers longues distances de Elmer Bennett, Timinskas et Laurent Foirest et les points dans la raquette de Luis Scola. Ils sont passés de 2 à 17 points (de 20-18 à 39-22). A la mi-temps, le Kinder comptait 16 unités de retard: 46-30 pour Vitoria.

Vitoria a pu compter sur les précieux efforts de Victor Alexander qui avait déjà validé un double-double après 20 minutes de jeu : 13 points et 13 rebonds (soit plus que le total de toute l’équipe de Bologne : 11). A la sortie des vestiaires, le Kinder Bologne d’Ettore Messina a tenté de combler son retard. Mais Vitoria n’a pas commis cette erreur de se relâcher. Et ils ont réussi à faire encore courir le Kinder après le score : 57-39 puis 59-47. Ils vont prendre à nouveau 16 points d’avance : 65-49.

Solide, Vitoria a démontré sa superiorité en s’imposant à l’extérieur 78-65, gardant du même coup l’avantage du terrain. Victor Alexander a été impérial dans le secteur intérieur : 21 points à 9/16 aux tirs et 19 rebonds. Laurent Foirest, a ajouté 20 points dont un joli 4/6 à 3 points. Elmer Bennett a inscrit 15 points. 1-0 Vitoria qui avait l’occasion de faire le break à domicile.

Bologne a été catastrophique aux shoots : 17/39 à 2-point et un éxécrable 5/28 à 3-points. Alessandro Frosini (14 points, 8 rebonds), Marko Jaric (14 points, 4 passes) et David Andersen (12 points, 8 rebonds) ont tant que bien mal essayé de bousculer les espagnols.

MATCH 2 : ANTOINE RIGAUDEAU, SOUFFRE DOULEUR DES ESPAGNOLS

Cette fois-ci, dans la deuxième manche, le 19 avril 2001, le Kinder Bologne avait pris un excellent départ dans le premier quart-temps avec notamment deux paniers à 3-point de suite réussi par Manu Ginobili. L’Argentin permit à son équipe de mener 15-8. L’équipe italienne était en démonstration sur le front de attaque grâce à ses joueurs du banc : David Andersen, Alessandro Abbio. + 16 après 10 minutes pour Bologne : 32-16

Les Italiens déroulaient dans le quart-temps suivant avec les paniers primés de Rashard Griffith et de Marko Jaric. Grâce à eux, Bologne compte une énorme avance de 20 points. C’est plus que confortable : 46-26. La différence majeure, au bout de 20 minutes de jeu (52-35) dans ce match 2, est le pourcentage de réussite à trois-points. Les Italiens ont transformé 8 de leurs 15 tentatives tandis que les Espagnols ont rentré aucun de leur tir en 5 tentatives.

Après la pause, Antoine Rigaudeau va écoeurer la défense de Vitoria en inscrivant plusieurs paniers à trois points dans différentes zones du terrain. Grâce à ses 23 points dont 6/7 à 3 points, il va permette au Kinder Bologne d’égaliser à 1-1 dans cette finale : succès de 21 points 94-73 dont 15/26 à 3-points. L’équipe italienne a retrouvé des couleurs offensivement.

4 autres joueurs ont inscrit 10 points et plus : Ginobili 11 (5/10 aux tirs), Abbio 14 (3/4 à 3-points), Andersen 14 (5/6 aux tirs), Jaric 13 (3/5 à 3-points). Dans l’autre camp, Vitoria a été décevant en attaque à l’image de Laurent Foirest, excellent au Game 1, et inexistant dans le Game 2 avec 0 point. Seul Victor Alexander a surnagé (17 points, 8 rebonds). Le match 3 s’annonçait plus que jamais capital pour les deux finalistes.

Après 2 premiers matchs à Bologne, c’était au tour du Kinder de se déplacer dans le Pays Basque en Espagne. En gagnant deux fois à l’extérieur, les joueurs de Messina obtiendraient alors le graal.

MATCH 3 : MANU GINOBILI, FRINGANT, DONNE L’AVANTAGE AU KINDER BOLOGNE

La défense de Bologne a causé beaucoup de mal à Vitoria lors de cette troisième confrontation disputée le 1er mai 2001 au Fernando Buesa Arena. Mené 16-10, Bologne a provoqué les pertes de balles de la formation espagnole grâce à ses bons efforts défensifs. Sur un joli drive, Ginobili permit à son équipe de mener 18-16. C’est ce génie argentin qui va se balader et s’amuser dans la défense espagnole : pénétration, tir à trois points, rebonds, dunk en contre-attaque. Avec ses multiples actions, Bologne creusait un petit écart : 32-25.

Vitoria a connu 10 minutes compliquées sans marquer un panier avant qu’Elmer Bennett mette fin à cette malédiction. A la mi-temps, le Kinder Bologne rejoignait les vestiaires avec 7 points de plus que son adversaire grâce notamment aux 11 des 17 points (total à la pause) de Ginobili dans le deuxième quart-temps : 37-30. En attaque, Vitoria a perdu 14 ballons.

En deuxième mi-temps, le Kinder confortait son avance : 51-43. Elle profita des problèmes de fautes du côté des joueurs majeurs de Vitoria : Scola et Foirest (4 fautes). Rien n’allait dans leur sens dans le troisième quart-temps. Coach Ivkovic, prenait même une technique. Bologne menait après 30 minutes 56-47, soit le plus gros écart du match jusque-là. Ginobili réalisa encore un festival dans le dernier quart-temps avec deux tirs à 3-points. A ce moment, l’écart enflait. +20 pour le Kinder : 69-49. Les Espagnols ont compris qui ne pouvait décrocher la victoire dans ce match 3. Bologne mène pour la première fois dans cette finale grâce à cette victoire 80-60 : 2 victoires à 1. L’équipe italienne était alors à une victoire du titre et pouvait achever Vitoria sur son parquet.

Ginobili a été étincelant dans ce match terminant avec 27 points (10/15 aux tirs dont à 4/8 à trois-points et 3/4 aux lancers-francs) et 4 rebonds. Rigaudeau avec ses 15 points, les joueurs du banc comme Smodis (13 unités) et Abbio (11), ont bien secondé l’arrière argentin. En face, la soirée a été difficile à vivre pour Vitoria malgré le double-double de Fabricio Oberto (15 points et 13 rebonds) et les 13 points, 5 rebonds de Victor Alexander.

MATCH 4 : VITORIA REQUINQUE

Ce deuxième match à domicile à Vitoria a été beaucoup mieux abordé par les hommes d’Ivkovic. Elmer Bennett « caviardise » ses shooteurs à trois-points : Laurent Foirest, Mindaugas Timinskas, et Saulius Stombergas. Alexander et Bennett rentrent leurs shoots à deux-points. Le club basque prend 7 points d’avance à la fin du premier quart-temps : 24-17. Avec un 9-0, Vitoria accentue son avantage au score : 33-17.

Mais le Kinder Bologne répond avec agressivité et inflige un 11-2 grâce aux points marqués par leur intérieurs David Andersen et Rashard Griffith puis aussi un panier longue distance de Master Rigaudeau. Le Kinder continuait à y croire et accusait que 7 points de retard : 35-28. Vitoria, bien combatif, repousse le retour de Bologne et collait un 8-3. Elle menait de 12 points 43-31 à la mi-temps. Timinskas avait signé l’action du match en dunkant sur la tête de l’australien Andersen. Vitoria ne comptait que deux ballons perdus dans cette première période, loin des 14 pertes dans le match précédent. Le Kinder Bologne était en souffrance.

Et ça n’allait pas s’arranger pour Bologne qui démarraient du mauvais pied la deuxième mi-temps encaissant un 8-0. Mais ils se reprenaient avec un 9-2. Cela fut Insuffisant puisque les Espagnols ont pris 16 points d’avance grâce aux points de Foirest, les 5 de Bennett, un dunk de Scola : 66-50. A la fin du troisième quart, le score est passé à 69-54.

Le quatrième quart-temps sera marqué par la gestion du match de Tau. Le Kinder ne fera pas un nouvel comeback comme face au Fortitudo où ils avaient réussi à remonter 18 points de retard. Transfiguré par rapport au match 3, Vitoria gagne 96-79 et égalise à 2 manches partout. Son collectif a fait clairement la différence : Elmer Bennett (19 points, et 8 passes) ; Timinskas (18 points à 7/7 aux tirs dont 3/3 à 3-points, 5 rebonds) ; Victor Alexander (18 points à 6/10 aux shoots) ; et Luis Scola (13 points à 5/8 aux shoots).

En face, le Kinder a manqué de répondants malgré 4 joueurs à 10 points et plus : Griffith (18 à 9/11 aux tirs), Rigaudeau 14 (3/6 aux tirs), Ginobili (5/11 aux tirs) et Abbio (3/4 à 3-points), 15 chacun. Après 2 matchs en Italie, 2 matchs en Espagne, 1 victoire à domicile et 1 victoire à l’extérieur pour chaque finaliste, le Game 5 entre le Kinder Bologne et Vitoria s’annonçait explosif et passionnante. Celui-ci déterminera le vainqueur de l’Euroligue 2001 en terres italiennes.

MATCH 5 : BOLOGNE S’OFFRE SA DEUXIEME EUROLIGUE

Pour ce match crucial sur le terrain de Bologne, le Kinder démarre tambour battant ce match 5 avec un 10-3 sous l’impulsion d’un Griffith auteur de 5 points dont un shoot à 3-points, un fait rare à souligner. Temps mort demandé par Ivkovic du côté de Vitoria. Cette interruption a fait du bien aux basques qui sont bien mieux rentrés dans la partie. Le match est serré au bout de 10 minutes de jeu : 19-18.

Le pivot australien Andersen à l’intérieur comme Rigaudeau à l’extérieur sont en réussite sur leurs tirs et permettent au Kinder d’accroître leur avance. +7 : 29-22. Le Kinder profite également des problèmes de fautes de son adversaire : 2 pour Bennett et Timinskas, 4 pour Stombergas et Foirest. Mais Vitoria revient dans le match à -5 (36-31) après avoir été mené 33-24. Ils restent en course grâce à Alexander et Bennett. Griffith et Ginobili marquent à eux deux six points sur des dunks et pénétrations. + 5 à la mi-temps pour le Kinder : 42-37.  Ginobili assure avec ses 11 points comme Bennett également pour Vitoria. Griffith est énorme dans la raquette : 8 points et 6 rebonds.

Au retour des vestiaires, Rigaudeau prend le contrôle de la partie malgré ses 3 fautes. Il passe en revue la défense et marque deux points de manière acrobatique et enchaîne avec un shoot à trois points. Son efficacité permet à Bologne de prendre 10 points d’avance : 52-42. Après la cinquième faute de Laurent Foirest, synonyme d’exclusion, le Kinder va alourdir son avance grâce à un shoot de Ginobili : 57-44. Mais Bennett marque six points d’affilée pour garder son équipe dans le match. A la fin du troisième quart, le Kinder Bologne compte 10 points d’avance : 62-52.

Dans le quatrième quart, Vitoria reprenait espoir en étant plus qu’à -7 : 65-58. Mais Bologne va conserver son avance en enquillant des paniers importants. Victoire 82-74. Le Kinder décrocha ainsi sa deuxième Euroligue grâce à un sublime Ginobili : 16 points, 4 rebonds et 6 passes. Rigaudeau a été décisif avec ses 18 points. Griffith a été une menace dans la défense espagnole : 14 points et 10 rebonds. Marko Jaric, score 16 points. Du côté de Vitoria, Elmer Bennett a été le meilleur joueur de son équipe avec 24 points, 5 rebonds et 5 passes.

Ginobili est élu MVP de la finale. Sur les 5 manches de celle-ci, ses statistiques de moyennes sont de 15,4 points ; 3,6 rebonds et 3,2 passes. Antoine Rigaudeau obtient sa deuxième Euroligue après celle gagnée en 1998.

Réactions d’après match (source : euroleague.net)

Emmanuel Ginobili : « C’est le plus beau jour de ma carrière. Je suis si heureux. Ce n’est pas important que je sois le MVP. Je suis heureux pour notre victoire. Nous avons une superbe équipe. On est très bien resté regrouper tous ensemble et le titre de MVP est secondaire. Je veux remercier mes coéquipiers, mes coachs pour l’opportunité d’avoir vécu ce moment fantastique. Gagner l’Euroligue est très important pour une jeune équipe. Je suis très fier de faire partie du Kinder. Quand vous jouez pour cette équipe, vous pensez toujours à jouer pour la première place, jamais pour la seconde. Mais je ne m’attendais jamais à quelque chose comme ça au début de la saison (ndlr : le titre). On ne s’attendait pas à une victoire si large ce soir. Nous avons augmenté notre intensité et c’est ce dont nous avions besoin. Je ne crois pas être le MVP. Je ne sais pas si je le mérite. C’est une équipe sans star. N’importe quel joueur peut prendre le dernier tir ».

Antoine Rigaudeau : « Nous avons travaillé 8-9 mois pour atteindre cet objectif et nous avons fait ce que nous devions faire dans les gros matchs. C’est notre deuxième titre cette saison après la Coupe d’Italie. Nous avions montré que nous étions une forte équipe. C’est un de mes meilleurs moment ».

Ettore Messina : « Nous avons joué sous une énorme pression psychologique. Mais nous avons été capables de résister à tout et de gagner ce magnifique titre. Je suis fier de mes joueurs car ils sont très jeunes ».

2001 restera une superbe année pour le Kinder Bologne avec un triplé historique : championnat-coupe et Euroligue. En 22 matchs d’Euroligue, le bilan du club italien est splendide : 19 succès pour 3 revers. La victoire finale est méritée. Au terme de ce titre, le champion d’Euroligue a conservé ses joueurs majeurs : Ginobili, Rigaudeau, Griffith et Jaric ainsi que son coach. Un an plus tard, Bologne se hisse à nouveau en finale de l’Euroligue mais le dénouement sera tout autre : une défaite face au Panathinaikos de Dejan Bodiroga (89-83).

Les highlights du match 5 entre le Kinder Bologne et Vitoria

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