USA-Croatie (Finale JO 1992) : la Dream Team au sommet du monde olympique
Le 8 août 1992, une équipe légendaire, ultra dominatrice, acquérait la médaille d’or olympique à la suite de leur très large victoire en finale des Jeux Olympiques de Barcelone contre la Croatie (117-85) : la Dream Team. Retour sur leur sacre.
Pour la première fois de son histoire internationale, l’équipe américaine de basket était composé de 11 joueurs évoluant en NBA, issues de différentes générations (Michael Jordan, Larry Bird, Magic Johnson / Scottie Pippen, Karl Malone, Patrick Ewing, Charles Barkley, Chris Mullin, Clyde Drexler, David Robinson, et John Stockton) puis du meilleur joueur universitaire qui allait rejoindre la Grande Ligue, Christian Laettner.
Dans cette finale, au Palais des Sports de Barcelone, face à la Croatie qui n’a pas démérité (leur première mi-temps ne fut pas exécrable, elle qui a su mener face aux Etats-Unis par deux fois), les Américains, encadrée par Chuck Daly et ses assistants (Mike Krzyzewski, entraîneur des Blue Devils de Duke, P.J. Carlesimo, entraîneur de Seton Hall et Lenny Wilkens, entraîneur des Cavaliers de Cleveland), ont parfaitement bien partagé et circulé le ballon. Si Michael Jordan a fini meilleur marqueur des USA avec 22 points (10/16 aux tirs), six autres membres de la Dream Team ont marqué aux moins 10 points :
- Charles Barkley, 17 points (7/9 aux tirs)
- Patrick Ewing, 15 points (6/10 aux tirs)
- Scottie Pippen, 12 points (5/6 aux tirs)
- Chris Mullin, 11 points (4/4 aux tirs)
- Magic Johnson, 11 points (4/9 aux tirs)
- Clyde Drexler, 10 points (5/7 aux tirs)
En face, trois joueurs de la Croatie ont montré, malgré cette correction, qu’ils avaient du génie dans les mains : Drazen Petrovic (24 points, 5 passes), Toni Kukoc (16 points, 5 rebonds, 9 passes) et Dino Radja (23 points, 6 rebonds). Cette victoire face à la Croatie est la plus « courte » des Américains dans ce tournoi : 32 points.
Montant sur le podium avec leurs bouquets de fleurs, et leur médaille d’or autour du cou, « The Star Spangled Banner » résonnait dans les travées de Barcelone. L’hymne américain fut alors un immense moment d’émotion, en scrutant les yeux des 12 joueurs.
DES CHIFFRES ELOQUENTS
Ayant fait rêver les amoureux du basket du monde entier, cette équipe au drapeau étoilé, rayures rouges et blanches, avait clôturée leur aventure olympique en terres espagnoles par ce succès face aux Croates, Impitoyable, terminant invaincus le tournoi avec 8 victoires en 8 matchs, ils remportaient toutes leurs rencontres avec une moyenne de 44 points d’écart.
Team USA, qui n’a jamais conclu un match en dessous des 103 points, avait littéralement envoyé un message à la planète basket pour signaler que personne ne pouvait les arrêter à part les plusieurs coups de sifflet de l’arbitre. Scoreurs dans leurs franchises outre-Atlantique, aucun des ses joueurs n’a tiré la couverture à lui tout seul. Cette addition de talents s’est transformée alors en une véritable machine collective et à gagner avec pour unique objectif : monter sur la plus haute marche du podium avec de l’or qui scintille autour de leur cou. Mission totalement accomplie.
Tout au long de ces 8 matchs disputés en l’espace de 15 jours et gagnés grâce à une attaque des plus tonitruantes (117,3 points) et sans aucun temps-mort pris par coach Daly, les Américains s’étaient adonnés à des actions spectaculaires dignes d’un All-Star Game qui ont incontestablement émerveillés le public présent à Barcelone : no-look pass, alley-oop, ribambelle de dunks et de contres en haute altitude.
Au terme de cette large victoire sur ces Croates, les sourires étaient de sortie sur les visages des joueurs américains après ce travail bien fourni sur le terrain. La Dream Team décrochait ainsi sa 10ème médaille olympique de son histoire, une nouvelle en or après celle en bronze obtenue 4 ans auparavant aux JO de Séoul en 1988. Pour Michael Jordan, Chris Mullin et Patrick Ewing, il s’agissait de leur deuxième titre olympique dans leur carrière après la première obtenue au JO de Los Angeles en 1984. Tous trois étaient alors cette année-là joueurs universitaires respectivement à North Carolina, Saint-John et Georgetown.
« C’ETAIT UNE EQUIPE GRANDIOSE »
Double champion NBA avec les Pistons de Detroit en 1991 et 1992, Chuck Daly était revenu sur cette aventure à Barcelone, réalisant qu’il avait une telle chance de diriger une si belle équipe : « J’avais l’impression de réunir Les Beatles et Elvis. Voyager avec la Dream Team, c’était comme voyager avec 12 rock stars. C’est tout ce à quoi je peux les comparer. Ils (Les Croates) savaient qu’ils joueraient contre les meilleurs du monde. Ils rentreront chez eux et seront capables de dire à leurs enfants pour le restant de leur vie « j’ai joué contre Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird ».
Daly expliquait sur le site officiel de USA Basketball qu’on ne pourrait pas imaginer une telle autre équipe dans une compétition internationale : « Vous verrez encore une équipe de professionnels aux Jeux. Mais je pense pas que vous verrez une autre équipe comme celle-là. C’était une équipe grandiose ».
Coté statistiques, tous ont pris part aux victoires malgré un temps de jeu distinct : Charles Barkley ponctuera la compétition en étant le meilleur scoreur de cette Dream Team avec 18 points de moyenne par match, devant Michael Jordan (14,9) qui sera meilleur intercepteur avec 37 ballons volés. Christian Laettner affichera aux lancers francs 90 % de réussite. Au rebond, Karl Malone et Chris Mullin termineront à égalité avec une moyenne de 5,3. Scottie Pippen terminera meilleur passeur avec 47 ballons décisifs offerts à ses partenaires et Patrick Ewing, meilleur contreur repoussera 15 tirs.
NUMERO – JOUEURS | POINTS | REBONDS | PASSES |
4. Christian Laettner | 4,8 | 2,5 | 0,4 |
5. David Robinson | 9 | 4,1 | 0,9 |
6. Patrick Ewing | 9,5 | 5,2 | 0,4 |
7. Larry Bird | 8,4 | 3,8 | 1,8 |
8. Scottie Pippen | 9 | 2,1 | 5,9 |
9. Michael Jordan | 14,9 | 2,4 | 2,8 |
10. Clyde Drexler | 10,5 | 3 | 3,6 |
11. Karl Malone | 13 | 5,2 | 1,1 |
12. John Stockton | 3,8 | 0,8 | 2,8 |
13. Chris Mullin | 12,9 | 1,6 | 3,6 |
14. Charles Barkley | 18 | 4,1 | 2,4 |
15. Magic Johnson | 8 | 2,3 | 5,5 |
DREAM TEAM, NOM JUDICIEUX
Ces deux mots, Dream Team, accolés à cette équipe américaine, sont totalement justifiés. Chacun des membres qui la composent sortaient d’une belle saison 1991-1992, affichant des statistiques remarquables :
NUMERO – JOUEUR | CLUB | STATISTIQUES 1991-1992 |
4. Christian Laettner | Université de Duke | 21,5 points ; 7,9 rebonds, 2 passes, 2,1 interceptions |
5. David Robinson | San Antonio Spurs | 23,2 points ; 12,2 rebonds, 2,7 passes ; 2,3 interceptions ; 4,5 contres |
6. Patrick Ewing | New York Knicks | 24 points ; 11,2 rebonds ; 1,9 passe ; 3 contres |
7. Larry Bird | Boston Celtics | 20,2 points ; 9,6 rebonds ; 6,8 passes |
8. Scottie Pippen | Chicago Bulls | 21 points ; 7,7 rebonds, 7 passes |
9. Michael Jordan | Chicago Bulls | 30,1 points ; 6,4 rebonds, 6,1 passes |
10. Clyde Drexler | Portland Trail Blazers | 25 points ; 6,6 rebonds, 6,7 passes |
11. Karl Malone | Utah Jazz | 28 points ; 11,2 rebonds, 3 passes |
12. John Stockton | Utah Jazz | 15,8 points ; 3,3 rebonds, 13,7 passes, 3 interceptions |
13. Chris Mullin | Golden State Warriors | 25,6 points ; 5,6 rebonds, 3,5 passes |
14. Charles Barkley | Philadelphie Sixers | 23,1 points ; 11,1 rebonds ; 4,1 passes ; 1,8 interception |
15. Magic Johnson | Los Angeles Lakers | Inactif en raison de sa séropositivité mais affichait en 1990-1991 : 19,4 points ; 7 rebonds, 12,5 passes |
La finale USA-Croatie en images