Pat Riley, entraineur et GM remarquable

Joueur aux San Diego Rockets, il a été champion NBA à plusieurs reprises sous différentes casquettes : assistant coach, head coach, président. Au coté des Phil Jackson, Red Auerbach, Pat Riley fait partie des immenses entraineurs à triompher. C’est le moment d’en (ré) apprendre un peu plus sur une partie de l’histoire des Los Angeles Lakers et du Miami Heat. (Article publié initialement sur Basket Rétro)

En tant que joueur, son impact dans le jeu ne s’est pas trop fait ressentir. C’est tout l’inverse qui va se passer lorsque que Pat Riley endossera le costume d’entraîneur.  Ses premières consignes, il les donnera aux joueurs des Lakers de Los Angeles en 1981 où évolueront notamment deux joueurs mythiques de la franchise californienne: Magic Johnson et Kareem Abdul – Jabbar. Riley rejoint le banc californien suite à une série de circonstances : durant la saison 1979-1980, Jack Mckinney coach de L.A, se blesse à la suite d’un accident de vélo. Son assistant Paul Westhead le remplace.

RETOUR AUX LOS ANGELES LAKERS

A ce moment là, Riley était consultant TV et quitta cette fonction provisoirement pour devenir lui-même l’assistant de Westhead. L’ancien joueur à la fac de Kentucky devient alors champion NBA en 1980 en tant qu’assistant coach. Mais Westhead n’est pas très être apprécié par la mega star qu’était le meneur Magic Johnson. Le passeur des Lakers demande, lors de la saison 1981-1982, à être transféré après seulement 6 matchs disputés. Il remet en cause ses rapports compliqués avec Westhead et s’estime mécontent de jouer sous ses ordres.

Jerry Buss, Général Manager à ce moment là, se range alors du côté de son meneur de jeu et décide de virer Westhead. Lors d’une conférence de presse, Buss annonce le nom du futur head coach en la personne de Jerry West, présent à ses cotés ce jour-là. Mais petit bémol, West précise qu’il sera en fait l’assistant de Pat Riley, futur coach des Lakers. Un petit coup de fatigue de l’ami Jerry Buss sur la répartition des rôles à définir.

En première ligne, Riley réussit ses premiers pas dans le coaching dans une franchise qu’il connaît bien pour avoir porté le maillot des Lakers pendant 5 ans (1971-1976). L’homme, connu pour avoir des cheveux gominés, mène les Lakers en Finale NBA, 4 fois d’affilée avec des résultats finaux contradictoires : (victoire en 1982 contre Philadelphia, défaite en 1983 contre les mêmes Sixers, défaite en 1984 face aux Celtics qui perdront en finale face aux Lakers en 1985). En 1986, Houston met un terme à l’accession de L.A vers une nouvelle finale NBA en les éliminant en finale de Conférence Ouest.

Mais se relever après être tombé a fait du bien aux hommes de Riley. En 1987, ils repartent de plus belle. Cette année la, on estime que les Lakers de Riley possèdent un des plus beaux effectifs. Que dire des stars qui composaient cette formidable équipe à cette époque : des hall of famers tels que Magic Johnson, James Worthy, Kareem Abdul Jabbar et des « porteurs d’eau » tels que Michael Cooper, Byron Scott, AC. Green et le géant Kurt Rambis. Cette année, Riley et ses joueurs sont transcendés et éblouissent le jeu des Lakers sur le parquet au forum d’Inglewood. Résultat, ensemble, ils remportent un troisième titre de champion après une très ample domination en saison régulière (65 victoires pour 17 défaites, soit la 3e meilleure performance d’une équipe NBA, dans toute l’histoire de la ligue à ce stade de la compétition).

Un an plus tard, on prend les mêmes et on recommence, un nouveau trophée tombe dans la besace des Lakers qui battent les Bad Boys de Detroit en finale 1988, bien que les Lakers ne remportent pas autant de matchs en saison régulière. Lors de la célébration du titre en 1987, Riley annonce à la foule et aux fans son intention de réaliser le doublé. Ainsi, 1988 est synonyme de l’année où les Lakers deviennent la première équipe depuis 20 ans à réaliser un back-to-back, à ce moment de l’histoire de la NBA (le dernier doublé en date était l’œuvre de Boston en 68-69). Dans un de ses rêves, Riley a-t-il frotté une lampe à huile à l’image d’Aladdin  pour que le génie exauce son vœu de remporter deux titres d’affilée?

En 1989, les Lakers abordent la saison en ayant l’objectif de réaliser un triplé, ce qu’ont déjà réalisé les Celtics par le passé. Riley parlera de « Three Peat », terme déposé apparemment par le coach dont il détient les droits. Mais en 1989, les Lakers ne réaliseront pas la passe de trois, stoppé par des Pistons revanchards en conquérant le titre NBA en 1989.

Un an plus tard, les Lakers perdent de leur superbe et quelques frictions apparaissent entre Riley et les joueurs (scène de colère, dureté vis-à-vis de son effectif). Malgré une élimination contre les Phoenix Suns lors des playoffs 1990, et des rumeurs de départ, Pat Riley est élu Coach of the Year pour la première fois de sa carrière. A se demander pourquoi il n’en a pas décroché beaucoup plus quand on sait les nombreux titres NBA remportés avec les Lakers.

DE LA CALIFORNIE A BIG APPLE

1990 est l’année qui correspond à sa démission. Après avoir joué pour Los Angeles (1971-1976), son retour aux Lakers au poste de coach lui a permis de vivre carrément ses meilleures années à L.A. Mais à chaque début, il y a forcément une fin. Il quitte la Californie pour reprendre son rôle de consultant pendant un an sur la chaîne américaine NBC lors de la saison 1990-1991. Pourquoi une année seulement ? Car Riley reprend du service et prend le chemin de New-York pour être intronisé head coach des Knicks.

Lors de la saison 1991-1992, il coachera donc une autre grande star de la NBA : Patrick Ewing en compagnie de ses coéquipiers (Mark Jackson, John Starks, ou encore Xavier Mcdaniel). On ne sait pas s’ils ont tous ont croqué dans une grosse pomme, façon de se dire qu’ils vont réaliser une grande saison à New-York. En tout cas, sous sa houlette, les Knicks possèdent un bilan excellent en saison régulière lors de la saison 1992-1993 : 51 victoires et 31 défaites, soit le meilleur record du club et égalé en 1969-1970. Riley devient pour la deuxième fois coach de l’année.

Les spécialistes diront que ces Knicks sont une équipe palpitante à voir jouer rappelant les Lakers des années 80 coaché par ce même Riley. Il deviendra le premier coach à diriger des matchs 7 en finale NBA avec deux franchises différentes (Knicks et Lakers). Avec les Knicks, en finale 1994, ses joueurs avaient l’occasion de remporter une quatrième victoire alors qu’ils menaient 3-2 dans leur confrontation face aux Rockets. Mais Houston remportera les Game 6 et 7.

L’HISTOIRE CONTINUE A MIAMI

Après trois ans passés sur le banc de New York, Riley rejoint l’équipe rivale des Knicks : le Heat de Miami. Autant dire que sa venue est mal perçue quand on sait qu’à partir de 1997, l’opposition entre ces deux franchises naît et s’installe. Les deux « teams » se retrouvent en post-season 4 fois de suite entre 1997-2000. Autant dire que la température est montée entre les deux clubs et que des tensions engendrent. C’était chaud. En même temps, la chaleur, les joueurs de Miami connaissent et c’est un peu normal quand on s’appelle le Heat. La venue de Riley en Floride est donc mouvementée. Les Knicks reprochaient à Miami leur attitude, celle d’avoir contacté Riley alors qu’il était encore sous contrat avec New York pour une année encore. Les deux clubs trouvent un arrangement même s’ils ne sont pas « ami-ami » : le Heat cède leur premier tour de draft en 1996 et 1 million de dollars aux Knicks contre l’arrivée de Riley.

Après ces petites frictions, place au coaching pour Riley qui rebâtit l’équipe floridienne en 1995-96 avec le duo de feu Alonzo Mourning et Tim Hardaway, une saison durant laquelle Miami se fera sweepé par les monstres de Chicago au premier tour des playoffs. En 1997, Miami réalise une belle perf en alignant 61 victoires pour 21 défaites, finissant à la première place de la Division Atlantique et battant un record en saison régulière. Pat Riley est nommé pour la troisième fois coach de l’année. En playoffs, Riley et ses joueurs de feu parviennent à éliminer leurs rivaux que sont les Knicks et atteindre la finale de conférence, une première pour l’histoire du Heat : une série très physique gagnée en 7 manches.

Mais les Knicks prennent leur revanche trois ans de suite lors de la post season en éliminant Miami : victoire au premier tour en 98 et 99 et victoire au second tour en 2000. C’est dire que « Knicks beats the Heat », ce n’était pas le « heat » de l’été du coté de la Floride. Riley entame sa sixième saison au poste de coach de Miami. Si le heat brille toujours en saison régulière (50-32) en 2000-2001, la post season s’avère une catastrophe telle un incendie qu’il faut éteindre : défaite et sweep au premier tour contre les Hornets . Quelle surprise ! Un an plus tard, c’est la dégringolade, le Heat gagne moins de matchs et affiche un bilan de 36 victoires pour 46 défaites. Dépité par la performance de ses joueurs, Riley déclaré vouloir se faire virer lui-même. Il prend du recul et quitte son poste de head coach sans pour autant partir de Miami. Il occupera par la suite la fonction de General Manager (GM).

SON ROLE DE GENERAL MANAGER

En tant que GM, il rebâtit son effectif pour repartir de plus belle et retrouver la flamme. Et en 2003 lors de la draft, il choisit Dwyane Wade, futur grand scoreur de la franchise, en 5ème position. Et Miami s’améliore petitement par rapport à la saison dernière en affichant un bilan positif lors de la saison 2003-2004 : 42 victoires pour 40 défaites. Un an plus tard, Riley réalise un gros coup sur le marché des transferts : il mise sur l’arrivée de Shaquille O’Neal, son expérience et vainqueur de trois d’affilée avec les Lakers (2000,2001, 2002). Le colosse pivot débarque en Floride pour former un duo d’attaque avec D-Wade.

En 2005-2006, il enfile à nouveau son costume de coach en lieu et place de Stan Van Gundy qui lui-même avait succédé à Riley quand celui-ci est devenu GM. Riley brièvement expliquera que Van Gundy avait besoin de passer du temps avec sa famille, au sujet de ce changement dans l’organigramme du club. A ce moment là, Miami démarre moyennement sa saison avec 11 victoires et 10 défaites.

Riley a su s’armer de patience. Le Heat, après avoir connu des hauts et des bas depuis l’arrivée de Riley, va se hisser vers les plus hauts sommets. Et en 2006, le Heat devient champion NBA avec dans son effectif des vétérans tels que Gary Payton, Antoine Walker et un joueur d’expérience comme Jason Williams. Et pourtant, Miami avait perdu les deux premières rencontres de la finale contre les Dallas Mavericks avant d’aligner donc 4 victoires de suite. Riley remporte son cinquième titre en tant qu’entraineur, soit le premier avec une autre franchise club que les Lakers. Il devient alors le seul coach à emmener trois équipes différentes en finale NBA et également le seul à reprendre une équipe en cours de saison pour gagner le trophée O’Brien (Lakers et Heat).

Lors de la saison 2006-2007, Riley doit s’absenter pendant un mois  pour cause de problèmes au genou: janvier – février 2007. La saison suivante en 2007-2008, il annonce qu’il n’entraînera plus Miami. C’est son assistant coach Erik Spoelstra qu’il le remplace. Cette décision fait suite à la saison épouvantable du Heat : 15 victoires pour 67 défaites. Le pire bilan qu’ait connu Riley jusqu’à présent. En 2008, il est intronisé au Hall Of Fame, la même année qu’Hakeem Olajuwon et Patrick Ewing.

Il endosse de nouveau son rôle de GM. Grâce à Riley, Miami parviendra à pêcher deux gros poissons de la free agency 2011 : Lebron James et Chris Bosh. L’ailier et le pivot formeront avec Wade le fameux Big Three ou Los Tres Amigos. Riley est alors élu meilleur dirigeant en 2011 suite à ses transferts réalisés. Ces 3 joueurs remporteront le titre en 2012 contre le Thunder d’Oklahoma City. C’est le premier titre acquis par Riley en tant que GM. Et ça continue avec un deuxième titre remporté l’année suivante, soit 2 en tant que GM. Il est actuellement le coach ayant le plus remporté de victoires en tant qu’entraîneur derrière Lenny Wilkens.

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