EuroBasket 2013 : la France valide son ticket pour la finale, une victoire majuscule contre l’Espagne
Epique, extraordinaire, irrespirable, intenable, mémorable, sensationnel, cette kyrielle de mots pourrait s’allonger et prendre la forme d’un paragraphe après la victoire de l’Equipe de France en demi-finale de l’EuroBasket 2013 face à l’Espagne. Véritable bourreau des Français dans les compétitions internationales, la Roja a cédé. La victoire française aura été magnifique, tellement le combat a été âpre, qu’elle s’est dessinée après prolongation. Les hommes de Vincent Collet ont réussi à vaincre le signe indien le 20 septembre de cette année-là.
En Slovénie, dans la salle de l’Arena Stožice de Ljubljana, après quatre quart-temps et donc une égalité parfaite (65-65), Français et Espagnols devaient donc se départager lors de cinq minutes supplémentaires. Dans cette prolongation, la France parvient à prendre la tête : 69-67. L’ailier espagnol Victor Claver manque son tir à trois points et commet une faute sur Tony Parker qui se rend sur la ligne des lancers-francs. Le champion NBA avec les Spurs ne tremble pas et réussi ses deux essais permettant à la France de prendre quatre points d’avance à 42 secondes de la fin de la prolongation : 71 à 67.
La France gagne de trois points, 75 à 72, mettant un terme à huit défaites d’affilée contre l’Espagne dans une compétition internationale. Faisant tomber le champion d’Europe en titre, elle valide son ticket pour la finale de l’EuroBasket pour affronter la Lituanie.
La France a effacé un retard de 14 points (34-20) pour finalement parvenir à relever la tête. La première mi-temps des hommes de Collet a été exécrable. Les Bleus ont rentré aucun tir à longue distance en huit essais. Seul Tony Parker a surnagé en attaque en limitant les dégâts après les 20 premières minutes de jeu : 14 points sur les 20 marqués. TP marque 12 des 16 premiers points tricolores quand les deux demi-finalistes se trouvaient à égalité parfaite au cours du premier quart-temps : 18-18.
La France se métamorphose en deuxième mi-temps
Au retour des vestiaires, l’arrière Antoine Diot (10 points) soulage son équipe et inscrit le premier panier à 3-points de la rencontre match après 10 échecs. Il permet à la France de réduire l’écart à 35-26 à 6:49 de la fin du troisième quart-temps. Il en plante un second à 5:35 de la fin de cette période. S’ensuit deux lancers francs réussis de Parker. L’Espagne tremble et la France recolle progressivement au score et n’est plus mène plus que de six points : 37-31. Les Bleus ont réussi un joli 9/13 derrière l’arc qui leur a permis de faire douter le camp espagnol (Mike Gelabale, Boris Diaw ou encore Nando De Colo ont eu une réussite dans cet exercice).
» [Dans les vestiaires], nous avons regardé le score et nous avons réalisé que nous pouvions gagner ce match, le score était très bas « , a déclaré Boris Diaw, le capitaine après le match gagné. » Notre défense n’était pas mauvaise, nous avions réussi à contenir l’Espagne, qui est une excellente équipe offensive, à 34 points, donc nous savions que nous devions être meilleurs en attaque », a poursuivi l’ex-ailier de Pau-Orthez. » Pourquoi nous n’avons pas réussi à marquer ? Parce que nous n’étions pas assez agressifs, nous les avons laissés nous bousculer et nous avons dû réagir, jouer plus dur et être plus coriaces en deuxième mi-temps. » (FibaEurope).
Tony Parker en véritable leader offensif et vocal
Si Tony Parker a retiré une épine du pied en marquant 32 points (11/19 aux tirs dont 2/2 à longue distance, 6 rebonds, 1 passe en 37 minutes), c’est son discours dans les vestiaires de Llubjana qui a marqué les esprits. Le meneur de San Antonio prononce ses mots qui résonnent et que l’on peut entendre dans le documentaire de l’émission Interieur Sport de Canal+ « Délivrance » : » On se réveille, les gars. Franchement on joue comme si on avait peur. Je ne parle pas de l’attaque, hein, moi, c’est la défense. On dit les trucs qu’il faut faire. On sort pas sur les pick and rolls, on les laisse shooter à 3-points. On va pas au rebond. Ils nous agressent, on ne peut même pas mettre la balle en jeu ! Faut qu’on joue plus physique que ça. La Slovénie, on a joué physique. Là, on joue pas physique là ! Ils nous dominent, parce qu’ils pensent qu’on est d’la merde. Ça se voit dans leurs visages, ils nous prennent pour d’la merde ! Je m’en fous de ce qui arrive en deuxième mi-temps. Même si on perd, au moins, on joue avec notre fierté. Et on joue dur ! Après, on perd, c’est pas grave, c’est la vie. Mais moi, je préfère perdre en me battant. Pas comme ça, là, on se fait défoncer ! On n’a plus rien à perdre, maintenant, on joue. «
Le discours de Tony Parker à la mi-temps
La demi-finale France-Espagne en intégralité
photo une (c) AFP