Antibes – Paris Basket Racing (Playoffs 1996, match aller) : la victoire des Parisiens
Dans la salle Pierre de Coubertin, le match aller des quarts de finale entre l’Olympique d’Antibes et le Paris Basket Racing a été âpre et haletant en 1996. Tout s’est décidé en fin de match.
Respectivement quatrième et cinquième de la saison régulière en Pro A en 1995-1996, Antibes et Paris s’affrontaient en quart de finale du championnat de France. Pour l’anecdote sympa, ce sont deux actuels consultants à BeIn Sports qui coachaient chacune de ces équipes : Jacques Monclar, du côté d’Antibes et Chris Singleton pour Paris.
Pour comparer les deux formations, en termes de statistiques, Antibes possédait la meilleure attaque du championnat avec en moyenne 87 points marqués ainsi que la meilleure adresse à 3-points avec 47,6 %. Le Paris Basket Racing, sur le plan offensif, assurait avec ses 82,8 points de moyenne inscrits, devenant la troisième meilleure attaque de l’élite française, cette saison-là. Lors de la saison régulière, Antibes avait battu deux fois les Parisiens : 88-82 (au match aller après prolongation à Coubertin) et 117-108 au retour à Antibes.
Au sein de son effectif, Paris pouvait s’appuyer sur l’ailier américain Stephen Howard, son atout offensif avec ses 22,7 points de moyenne et 8,7 rebonds. Laurent Sciarra, pouvait faire mal avec son côte altruiste : 9,3 passes en moyenne ainsi que ses 10,3 points. Georgy Adams, Stéphane Risacher étaient les autres options offensives de l’équipe de la capitale.
Quant à Antibes, coach Monclar pouvait compter sur ses snipers américains : Tony White, le troisième scoreur LNB (24,3 points) et l’inoxydable américain Michael Ray Richardson, passé par les New-York Knicks (17 pts, 5,7 rbds et 4 passes à 41 ans).
ANTIBES CREE UN ECART EN PREMIERE MI-TEMPS
Au coup d’envoi du match (à l’époque on jouait deux périodes de 20 minutes), c’est d’ailleurs Richardson qui se mettait en évidence en révisant ses gammes. Avec un shoot dos au panier dans la peinture, il inscrivait ses 10è et 11ème points. A ce moment-là, Antibes menait de 8 points (33-25). Dans cette première mi-temps, on appréciera la détente de Laurent Foirest qui dunke main droite suite à une passe de son meneur Arsène Ade Mensah. « Lolo » obtiendra la faute et convertit parfaitement son lancer-franc: 38-28 pour Antibes qui creuse l’écart.
Richardson, encore sur une passe d’Ade Mensah, concluait une contre-attaque : + 12 Antibes (42-30 à 4:00 de la mi-temps,). Bon à la passe, Ade Mensah, cette fois-ci, prenait un tir qu’il réussit. Deux points supplémentaires : 44-30. A cet instant, temps mort pour Paris, ce qui provoque la colère de Chris Singleton, qui dira à ses troupes qu’ils sont en train de dormir et qu’il faille être plus agressif en défense.
A la mi-temps, Antibes prenait les devants en menant 46-37, tout en affichant un superbe pourcentage de réussite aux tirs (20/29, 63%). Michael Ray Richardson totalisait
« CE SONT DES BULLDOGS, ON EST DES CANICHES »
« Ils sont plus agressifs que nous, ils en veulent plus que nous. Comme le dit le coach, ce sont des bulldogs, on est des caniches. On joue pas notre basket. Ca a pas l’air d’être pour tout le monde pareil (sur le fait d’en vouloir plus). Va falloir se bouger. On est juste à 9 points. Après tout ce qu’on a eu, c’est bien payé pour nous », concédait Laurent Sciarra, au micro d’Eurosport, en réponse aux questions de David Cozette, jeune journaliste à l’époque.
RETOUR DE PARIS ET FIN DE MATCH SERRE
Au retour des vestiaires, la tendance s’inverse. Paris efface son retard progressivement. A 11:52, Paris n’avait plus qu’une possession de retard. Sciarra marqua un panier à 3-points (60-58 Antibes). Paris égalisa ensuite à 67-67 suite à deux lancers-francs réussis. L’intérieur Jean-Marc Sétier, près du cercle, fait passer Paris devant (72-71, 1:28 à jouer). Une première depuis la 6ème minute de jeu. Mais Richardson plante un 3-point pour refaire passer devant les Antibois (74-72, 1:00 de jeu à jouer)
A 43,5 secondes, Foirest prend une faute technique. 4 lancers pour Sciarra, dont 2 de plus suite à la technique. Le meneur n’en rate aucun. Avantage Paris 76-74. La possession sera rendue à Paris ensuite à cause de la technique. Paris en profite. Sétier provoque une faute. A 35,5 secondes de la fin, l’intérieur français inscrivait deux lancers de plus, donnant alors 4 points d’avance aux Parisiens : 78-74. Mais l’inusable Richardson plantait un trois-points et faire revenir Antibes à -1 (78-77). L’américain inscrit ses 21e,22e et 23eme points du match.
Sur la remise en jeu, le PSG perd le ballon. Georgy Adams remettait le cuir à Laurent Sciarra. Le meneur français voit le ballon lui glissait des doigts. Temps-mort pris par Jacques Monclar. Il reste 23,4 secondes de jeu. Le ballon de la gagne est pour Richardson sur lequel défend Sciarra. Mais en pénétrant dans la raquette, l’américain fait faute offensive sur le meneur parisien selon l’arbitre principal. L’américain ne comprend pas cette décision. Il reste 7,6 secondes. Plus rien ne sera marqué. Succès du PSG 78-77. Les hommes de Chris Singleton s’en sortent bien suite à ce ballon perdu qui aurait pu alors coûter le match.
Au final, cette défaite boostera Antibes. Le club azuréen remporte le match retour et le match d’appui (96-85 et 99-87). Il perdra en demi-finale face au futur vainqueur : Pau-Orthez.
Le match aller entre Antibes et Paris en 1996