Lucienne Berthieu, l’étoile franco-camerounaise d’Old Dominion

Ex-internationale tricolore entre 2000 et 2002, c’est en NCAA à Old Dominion que Lucienne Berthieu a été resplendissante. L’ailière d’origine camerounaise figure parmi ces basketteuses françaises expatriées qui a imprimé son nom Outre-Atlantique. Précisions sur sa carrière universitaire. 

Avec son mètre 88, celle qui est née à Douala au Cameroun, s’envola vers les Etats-Unis à Old Dominion, une ville de Norfolk dans l’Etat de Virginie. Elle devient alors une Lady Monarch, le surnom de cette faculté et équipe universitaire. Après un passage au Creps de Boivre à Poitiers (1992-1994), un à l’Insep (1994-1997) et un en Nationale 1A à l’Avenir de Rennes (1997-1998), Lucienne Berthieu est recruté par cette université américaine où ont évolué la portugaise Ticha Penicheiro, Nancy Lieberman, deux joueuses emblématiques et exemplaires de la WNBA.

Quatrième d’une fratrie de 5 enfants (ses aînés Régine, Ruth, Jean-Jacques, puis elle et la cadette Ambre) l’intérieure expliquait les raisons de faire rebondir les ballons dans le pays de l’Oncle Sam tout en dévoilant ses premiers contacts avec Old Dominion : “C’était une opportunité à saisir pour pouvoir mener à bien des études universitaires, et donc avoir un “bagage” (diplôme), et combiner le basket toujours à un niveau compétitif. J’ai été recruté par l’un des quatre entraîneurs de l’université. Le premier contact ayant été pris par intermédiaire de mon ancien entraîneur au Championnat d’Europe Cadettes” (riva.perso.univ-pau.fr). Ainsi, en parallèle des matchs et des entraînements, Berthieu étudiera la communication, la psychologie et l’étude de la femme. Un diplômé qu’elle obtiendra à la fin de ses 4 années universitaires.

L’université de Norfolk misa alors sur cette jeune intérieure de 19 ans et leur choix est totalement compréhensible. Berthieu sort d’une première saison dans le championnat de France avec le club de Rennes en affichant de belles moyennes : 13,6 points ; 6,7 rebonds ; 4 contres et 2 interceptions en 24 minutes. Old Dominion espérait qu’elle aligne tout autant cette ligne de statistiques.

CO-MEILLEURE JOUEUSE CAA

Entraînée par Wendy Larry en poste depuis 1987, pour sa saison freshman en 1998-1999, (joueuse de première année), elle se montre brillante dans les raquettes universitaires. En 31 matchs disputés dont 26 dans le 5 majeur, elle termina avec des moyennes de 14,2 points et 7,9 rebonds. Elle est classée dans le Top 10 des principales catégories de stats dans la conférence Colonial Athletic Association (CAA), division dans laquelle évolue Old Dominion : cinquième meilleure scoreuse, première au pourcentage de tirs (64,2 %); troisième meilleure rebondeuse ; dixième meilleure contreuse (0,71) et intercepteuse (1,94).

Elle est élue co-meilleure joueuse de l’année de la CAA avec sa coéquipière Mery Andrade. Berthieu signe deux matchs en première année avec 26 unités le 26 janvier 1999 contre William and Mary et le 7 février 1999 face à East Carolina. Sur ces deux rencontres, elle réalisé tout simplement son record de points. Elle prend 14 rebonds, son record dans cette catégorie, deux fois dans la même saison, le 13 février 1999 contre Connecticut et le 21 février 1999 contre Richmond. Concluant 11 rencontres avec un double-double, elle remporte son premier titre CAA, le huitième de suite pour Old Dominion qui s’arrêtera au stade du Sweet Sixteen (demi-finale régionale) lors de la March Madness 1999.

STATS EN HAUSSE POUR SA SECONDE SAISON

La saison suivante, dans la peau d’une sophomore en 1999-2000 (joueuse de deuxième année), elle réalise une saison encore meilleure que la précédente, rien qu’en voyant ses moyennes augmenter aux points (17,8) et aux rebonds (8,9), le tout en 26 matchs. Devenant meilleure scoreuse et rebondeuse de son équipe, elle réalise 10 double-doubles et termine un match à 31 points le 3 décembre 1999 contre Memphis. Le 28 janvier 2000, elle prend 17 rebonds lors de la rencontre face à William and Mary, son record en tant que sophomore.

Elle gagnera avec les Lady Monarchs son second titre de championne CAA, la neuvième consécutive dans l’histoire de Old Dominion. Lors de la March Madness 2000, sa fac n’ira pas plus loin que le Sweet Sixteen comme en 1999. Nommée joueuse CAA de l’année, elle est distinguée à de multiples reprises .”VaSID Virginia Player of the Year”; “Richmond Times Dispatch Virginia Player of the Year” ; et “Kodak District III All-American”.

Partie pour tenter de réaliser encore une belle saison suite à deux ans d’expériences en NCAA, Lucienne Berthieu vivra la troisième hors des terrains (2000-2001). Elle connaît une saison blanche suite à une blessure aux ligaments croisés antérieurs. En son absence, Old Dominion continua de dominer les débats dans la conférence CAA en soulevant un dixième trophée de championne.

1000 POINTS EN NCAA

Pour sa dernière saison (2001-2002) avec le maillot des Lady Monarchs sur ses épaules, oublié cette saison avec cette vilaine blessure, Berthieu revient en force et confirma qu’elle était une des meilleures intérieures du championnat universitaire. Elle aligne des moyennes de 14 points et 7,6 rebonds. Le 29 décembre 2001, son nom est inscrit dans les pages d’histoire d’Old Dominion. La franco-camerounaise devient alors la 20ème joueuse de cette fac à atteindre la barre symbolique des 1000 points marqués en NCAA.

Avec un 11ème titre de CAA avec les Lady Monarchs, le quatrième de sa carrière, elle conclut son cursus universitaire avec des moyennes de 15,2 points ; 8,1 rebonds en 91 matchs disputés sous ce maillot d’Old Dominion. Elle enquille une fois de plus les distinctions personnelles : “Colonial Athletic Association Player of the Year (la troisième de sa carrière); “District II Kodak All-American”, “NCAA Mideast Regional All-Tournament Team”, “First-Team All-CAA” et “CAA All-Tournament Team”. Elle participera avec les « Lady Monarchs » de Old Dominion à la finale régionale du tournoi NCAA, battues par le futur vainqueur, Connecticut. Défaite 85-64 face à l’armada américaine des Huskies : Diana Taurasi, Sue Bird, Asjha Jones, Tamika Williams, et Swin Cash.

En dehors des matchs et des entraînements à répétition, Berthieu lâchait plus que quelques mots pour confirmer alors de ses propres yeux que le développement du basket en France et aux Etats-Unis sont bel et bien deux mondes diamétralement opposés :

“LES CONDITIONS DE VIE SONT MEILLEURES ICI QU’EN FRANCE”

“C’est totalement différent et assez injuste à comparer car la culture basket, ici, fait partie de la vie de tous les jours et est beaucoup plus avancée. Les universités, voire les High Schools même les plus moyennes ont des salles de gym dignes de certains clubs de pro B en France. Ce n’est pas une critique, mais c’est pour se rendre compte un peu de la place que tient le sport dans la vie américaine. Je dirais que les conditions de vie sur beaucoup de points de vue sont meilleures ici qu’en France. Le suivi médical est bon, les kinés sont compétents et l’assurance de l’université couvre pas mal de choses.

Les entraîneurs sont à l’écoute des joueuses, l’ambiance est relax et tend à la franche camaraderie, mais on sent bien que lorsqu’il est temps de s’entraîner, le sérieux prends le dessus. C’est assez difficile à expliquer, il a une bonne relation, du respect et de la franchise qui passent entre joueuses et coaches. Côté études, tu peux avoir toute l’aide que tu souhaites sur une matière qui t’est difficile, il n’y a qu’à demander.

Les professeurs sont prêts à t’aider et à te donner des cours supplémentaires, payés par la bourse d’études évidemment. Les horaires des cours sont plus qu’adaptés à ton programme basket, sans pour autant oublier les exams lorsqu’ils arrivent. Il y a une très bonne relation entre les professeurs, les joueuses et les coaches (de tout sport). Les déplacements sont faits en car et avion. Les hôtels sont très biens, nous sommes presque traitées comme des rois dans nos déplacements. (source : riva.perso.univ-pau.fr) 

Après 4 années universitaires, Berthieu poursuivra sa carrière de basket en France et en Europe tout en effectuant des allers-retours au Etats-Unis. C’est ainsi que la WNBA lui a fait un gros appel du pied. Elle a été sélectionné par les Seattle Storm en 19ème position en 2002, année où Sue Bird est choisi en numéro 1 par la même franchise, devenant alors la future coéquipière de la française.

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