Jérôme Moïso, un Parisien formé à l’école de UCLA (1998-2000)

Avec des efforts notables fournis dans les raquettes des parquets NCAA, Jérôme Moïso n’a pas déçu la célèbre université de Los Angeles, UCLA. Avec plus de 10 points et 5 rebonds de moyenne en deux saisons en Californie, le pivot français a laissé un goût amer sur la planète basket suite à sa carrière désastreuse en NBA. Prometteur et doué, on retiendra alors plutôt ses belles performances au sein de cette équipe universitaire, surnommée les Bruins. Précisions.

Jérôme Moïso découvre le basket sur l’ile de la Guadeloupe aux Abymes, ses terres d’origine. Il rentrera à l’Insep, en intégrant le centre fédéral de basket (CFBB) en septembre 1994 pour y sortir définitivement en juin 1997. Sur ses 3 années au gymnase Marie-Thérèse Eyquem, encadré par Lucien Legrand, au sein de l’équipe masculine du CFBB, ses stats de moyennes croîtront :

  • 1994-1995 : 12 points, 6 rebonds
  • 1995-1996 : 16,9 points, 8 rebonds et 2 passes
  • 1996-1997 : 18,9 points, 10 rebonds et 2,3 passes

Après 3 ans de développement à l’Insep, Moïso fait ses valises et rejoint les Etats-Unis pour atterrir précisément dans le Connecticut, plus précisément à la Milford Academy, en février 1998. Deux mois plus tard, il démontre ce qu’il sait faire ballon en main, devant le public américain, lors du Eddie Jones All-Star Classic au forum. Lors de ce match, il flirte avec le double-double : 9 points, 11 rebonds.

En avril 1997, du coté de la Floride, à Orlando, les coachs de fac le repèrent lors qu’il participe à un match du Nike Hoop Summit Game. Très répandu aux Etats-Unis, ce match annuel oppose les meilleurs joueurs jeunes joueurs américains à ceux du reste du monde. Moïso réalise un bon match en attaque avec 14 points à 7/8 aux tirs.

UCLA L’ENROLE EN 1999

UCLA est intéressé pour faire venir le français très dégingandé et athlétique dans son effectif. Cet immense espoir tricolore est capable de bien défendre, d’attaquer le cercle et de planter des jump shoot. L’ex-pensionnaire de l’Insep intègre bien en 1998 l’université de L.A où il écoutera et respectera avec attention les consignes de coach Steve Lavin, head coach des Bruins depuis 1996.

Evoluant dans la division Pac-10 avec UCLA, Moïso côtoie des futurs joueurs NBA comme le scoreur Baron Davis, le passeur Earl Watson ou encore Matt Barnes. L’intérieur guadeloupéen ne déçoit pas pour ses débuts dans le championnat phare universitaire des Etats-Unis. Il jouera 29 matchs dont 18 en tant que titulaire pour des moyennes de 10,8 points (48,7 % aux tirs et 61,5 % aux lancers-francs) et 5,8 rebonds en presque que 24 minutes de jeu. Parmi ses matchs remarquables, il y en a 4 où il marque 20 points et plus :

  • 28 novembre 1998 face à Kentucky : 25 points (11/17 aux tirs et 3/5 aux lancers-francs), 7 rebonds, défaite 66-62
  • 29 décembre 1998 face à Loyola Marymount : 21 points dont 13 à la mi-temps (10/18 aux tirs et 1/3 aux lancers-francs), 11 rebonds, victoire 92-67
  • 2 janvier 1999 face à Arizona : 21 points (7/11 aux tirs et 6/8 aux lancers-francs), 8 rebonds, victoire 82-75
  • 31 janvier 1999 face à Washington : 20 points (7/15 aux tirs et 5/6 aux lancers-francs), 2 rebonds, défaite 93-83

Il réalisera un autre double-double le 23 janvier 1999 face à Louisville lors de la victoire 82-70 : 17 points (8/15 aux tirs et 1/1 au lancer-franc) et 10 rebonds. Lors de son premier match NCAA, il a fait bonne figure avec 16 points (5/12 aux tirs) et 7 rebonds.

Il jouera son premier match de March Madness le 11 mars 1999. Son équipe se fait éliminer sur le score de 56-53 face au Détroit Mercy. Moïso marque 5 points et prend 6 rebonds. Au terme de cette première saison universitaire, il finit quatrième meilleur scoreur d’UCLA et est nommé dans le 5 des meilleurs freshman de la Pac-10.

L’année suivante, Moïso progresse avec le maillot de Bruins sur ses épaules. Avec 33 matchs disputés dont 10 achevés avec un double-double, il affiche des stats en hausse par rapport à son année freshman. En tant que sophomore, il marque en moyenne 13 points (50,1 % aux tirs et 61,3 % aux lancers-francs), et prend 7,6 rebonds, et 1,7 contre.

Lors de la March Madness 2000, Moïso se montre sous un beau jour :

  • 12 points, 7 rebonds, 1 contre face au Ball State au premier tour, victoire 65-57, le 16 mars
  • 14 points, 9 rebonds, 3 contres face à Maryland au second tour, victoire 105-70
  • 15 points, 10 rebonds, 3 contres face à Iowa State lors de la déroute 80-56 en demi-finale régionale

C’est 13,6 points, 8,7 rebonds et 2,3 contres lors de cette March Madness

DEPART DE UCLA

A l’issue de cette seconde saison NCAA, Moïso décide de ne pas poursuivre son apprentissage en NCAA et décide de se présenter à la draft au même titre que son coéquipier Jaron Rush. Il s’en ai justifié dans un communiqué : « C’est une décision difficile pour moi. Jouer en NBA est mon objectif. Je sens que c’et le moment pour moi de franchir une nouvelle étape ».  (AP)

Steve Lavin, coach de UCLA, aurait souhaité garder ses deux poulains pétri de talent mais respectaient leurs choix : « Nous souhaitons bonne chance à Jérôme et Jaron qui souhaitent poursuivre leur rêve. Bien que UCLA aurait voulu les conserver et les faire jouer dans notre équipe la saison prochaine, ces deux jeunes hommes ont évalué leur cas personnel et ont fait des choix qui leur semblent le mieux pour eux ». (AP)

En deux saisons avec les Bruins, Moïso aligne des moyennes de 12 points (49,5 % aux tirs et 61,4 % aux lancers-francs), 6,8 rebonds, 1,1 passe et 1,3 contre en 62 matchs et près de 27 minutes de jeu.

PARMI LES 50 MEILLEURS JOUEURS DE UCLA

Dans un article publié sur Bleacher Report consacré aux 50 meilleurs joueurs historiques de la fac de UCLA, Jérome Moïso y figure au même titre que Russell Westbrook, Darren Collison, Earl Watson, Aaron Afflalo, Tyus Edney, Kiki Wandeweghe, Baron Davis, Kevin Love, Ed et Charles O’Bannon, Reggie Miller, Bill Walton, Kareem-Abdul Jabbar. Une belle reconnaissance. Même Bleacher Report le classe parmi les 10 meilleurs joueurs de l’ère Steve Lavin.

Lors de la draft 2000, il est sélectionné en 11ème position par les Boston Celtics devenant le deuxième français après Tariq-Abdul Wahad à jouer en NBA. Dans la franchise historique du Massachusetts, on lui donnerait guère sa chance et n’y fera pas long feu. Pas plus dans les autres franchises NBA dans lesquelles il a que très peu joué. La chance ne lui sourira jamais dans la Grande Ligue. Il voyage en Europe : Italie, Russie, Espagne sans jamais convaincre. Moïso n’a pas eu la carrière escompté alors qu’avec un tel talent, il était attendu pour dominer dans la peinture face à d’autres big men.

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