Février 2012 : Jeremy Lin, le phénomène Linsanity enclenché

La NBA regorge de belles histoires à raconter. Une d’elle est née du côté de New York en 2012 avec la sensation Jérémy Lin. Les Knicks ont senti les vibrations lorsque la vague Linsanity déferlait sur la planète basket et dans cette grand ville des Etats-Unis. Précisions.

Le 17 décembre 2011, New-York recrutait dans ses rangs Jéremy Lin qui était free agent. Le meneur de jeu d’origine taiwainaise, 23 ans, avait déjà joué 29 matchs NBA dans un rôle très mineur chez les Golden State Warriors. En cours de saison 2010-2011 (marquée par le lock-out, la saison avait commencé qu’en décembre et avait été raccourcie de 66 matchs), il était devenu ce sacré phénomène, une révélation outre-Atlantique en multipliant les bonnes performances avec le maillot des Knicks début février, soit un mois et demi après son arrivée à Big Apple.

Fin décembre et en janvier, il participait à 9 matchs où il marquait à chaque fois moins de 10 points. Sa chance est ensuite venue le 4 février 2012 lors du derby entre les Knicks et les Nets au Madison Square Garden. Il la saisit parfaitement. Au côté de Carmelo Anthony, Amare Stoudemire, Tyson Chandler, en sortie de banc, Jérémy Lin montra de quoi il était capable sur un terrain. En 35 minutes, il rend la confiance de son coach Mike d’Antoni en étant bien productif : 25 points (10/19 aux tirs et 5/7 aux lancers-francs), 5 rebonds, 7 passes et 2 interceptions. Il finit meilleur scoreur du match et des Knicks. Tout ça est prometteur et à confirmer. D’Antoni bénéficie alors d’une option supplémentaire intéressante pour ses séquences offensives et les systèmes à mettre en place.

Deux jours après, Lin connâit sa première titularisation dans le 5 majeur de New-York qui recevait les Utah Jazz. L’ex-meneur de la prestigieuse fac de Harvard confirmait ce qu’il avait entrepris lors du précédent match. Il fait légèrement mieux au niveau des chiffres : 28 points, 2 rebonds, 8 passes et 2 interceptions. Les Knicks enchaînaient un deuxième succès de rang face aux Jazz : 99-88. A partir de là, Lin deviendra le meneur titulaire de New-York. Enchaînant les matchs, Lin a surpris pas mal de monde. Le gamin originaire de Palo Alto en Californie, éclot aux yeux de tous.

Le 8 février 2012, les Knicks surfaient sur une excellente dynamique en décrochant un troisième succès de suite contre les Wizards (107-93). Lin conclut cette partie avec un double-double, une première dans sa carrière : 23 points (10/17 aux tirs et 7/9 aux lancers-francs), 10 passes, et puis 4 rebonds.

JEREMY LIN, RECORD EN CARRIERE AVEC 38 POINTS

Le 10 février 2012, retour au Garden pour les Knicks après ce déplacement dans la capitale américaine à Washington. New-York accueillaient les Lakers de Kobe Bryant. Qui aurait cru alors que Jérémy Lin s’offrirait un duel face au Black Mamba, un des meilleurs attaquants de la ligue. Le meneur ne se laisse pas impressionnant par la star de Los Angeles qui claqua 34 points. Lin lui répond en plantant 38 points en plus de ses 4 rebonds et 7 passes, le tout avec une excellente adresse face au panier (13/23 aux tirs dont 2/4 à 3-points et 10/13 aux lancers-francs). Sacré bonne pioche pour New-York d’avoir enrôlé Lin, méconnu de tous. Lin et New-York repartaient du Garden avec une victoire face à L.A (92-85), la quatrième consécutive pour les hommes de Mike d’Antoni.

“Je n’ai pas essaye de voir ce match comme différent. J’ai tenté de faire en sorte de jouer aussi dur que je peux quand je suis sur le terrain et de faire les choses pour aider mon équipe à gagner. La seule chose qu’on a réussi ce soir est d’enchaîner une quatrième victoire de suite. Demain, on va jouer pour en avoir cinq. Je suis pas trop inquiet pour prouver quelque chose à quiconque. En tant qu’équipe, nous grandissons et essayons de monter en puissance”, partageait Lin après son match à 38 unités. (espn)

A ce moment, en 4 titularisations, Jérémy Lin cumula 109 points, c’est encore mieux qu’Allen Iverson (101), Shaquille O’Neal (100), et Michael Jordan (99). Le phénomène est bel et bien enclenché. Et son ascension rapide fait l’objet de nombreux sujets, articles dans les médias américains et ailleurs dans le monde. Surgissant de nulle part, Jérémy Lin est élu joueur de la semaine dans la conférence Est avec 27,3 points, 8,3 passes et 2 interceptions pour ses 4 premiers matchs en tant que titulaire.

Jérémy Lin poursuit sur sa belle lancée et ne baisse pas de rythme. Au match suivant, au Target Center de Minnesota, face aux Wolves, il aura été décisif en fin de match. Il offre une passe décisive pour Steve Novak, ce dernier égalisa à 98-98. Puis Lin faisait passer devant les Knicks sur un lancer-franc réussi à 4,9 secondes de la fin du match : (99-98). New-York gagna pour la cinquième fois de suite (100-98).

Les 38 points de Jérémy Lin face aux Lakers

JEREMY LIN, SON GAME-WINNER CONTRE TORONTO

Contre Toronto, il acheva les Raptors sur un game-winner le 14 février 2012 au Air Canada Center. A 21 secondes du terme de la rencontre, Tyson Chandler avait pris le rebond offensif après un tir loupé de Iman Shumpert, le cuir est revenu dans les mains de Lin. A 17 secondes de la fin du match, placé derrière la ligne à 3-points, le meneur ne met aucun système en place pour ses partenaires, leur fait comprendre qu’il va shooter. Il patiente et décide à 5 secondes de jouer le un contre-un face à José Caldéron. Il plante un panier à 3-points à 7,62 mètres sur la tête de l’espagnol qui permettra à New-York de mener 90-87.

Temps-mort Toronto avec 0,5 secondes à jouer. Lin remua la tête et est félicité par ses coéquipiers. La rage se lit assez facilement dans le visage de Lin. Il scora à cet instant 27 points, et son deuxième tir primé à longue distance. Les Raptors ne reviendront pas. New-York s’impose 90-87 grâce à Jérémy Lin, auteur de son second double-double avec 11 passes. Coup de froid à Toronto.

Lin remerciait tous ceux qui lui ont montré sur cette dernière action réussie : “Je suis reconnaissant que le coach et mes coéquipiers m’ont fait confiance avec le ballon à la fin du match. J’ai aimé l’avoir, je suis juste reconnaissant”. (espn)

Le game-winner de Jérémy Lin contre Toronto

Le lendemain, il marque moins mais valide un deuxième double-double de suite (10 points et 13 passes). Contre Dallas, il fait un match plein avec 28 points, 14 passes, 4 rebonds et 5 interceptions.

Depuis que Lin est devenu titulaire, New-York a bien marché sur ce mois de février en 13 rencontres avec 10 succès et 3 défaites. Et un bilan équilibré de 18 succès et 18 revers.

Seul ombre au tableau dans cette belle histoire, c’est qu’en raison d’une blessure au genou, Lin met un terme à sa saison.

Dans cette vague Linsanity, on apprendra par les mots d’Amare Stoudemire qu’au sein des Knicks, certains manifestaient de la jalousie envers Jérémy Lin et que ce tel inconnu prenait de plus en plus la lumière et d’ampleur dans les médias. L’ancien ailier de Phoenix aurait aimé que Lin prolonge l’aventure à New-York et ne manquait pas d’éloges sur son ex-coéquipier : « Ça aurait été sympa qu’il reste. Mais tout le monde n’était pas fan qu’il devienne la nouvelle star, donc il n’est pas resté. Jeremy était vraiment un gars très, très bien. Un super coéquipier. Il bossait dur. Il a travaillé et nous sommes fiers qu’il ait eu cette réussite. Souvent, il faut apprécier le succès des autres. Ce n’était pas notre cas durant cette période. Il faut savoir apprécier. Il faut laisser ce joueur prendre du plaisir et savourer ces moments. Il devenait une star et je ne pense pas que tout le monde était heureux de ça ». (espn)

Lin conclut sa saison 2011-2012 avec des moyennes de 14,6 points (44.6 % aux tirs), 6,2 passes et 3,1 rebonds en 35 matchs. Durant l’intersaison 2012, les Rockets lui font une offre de 25 millions sur 3 ans. Les Knicks décident de pas s’aligner. Lin poursuivra sa carrière dans le Texas à Houston.

A la suite de son éclosion, Jérémy Lin a fait l’objet en 2013 d’un documentaire sur sa vie et son parcours dans le basket notamment avec ce focus sur la “Linsanity”, titre éponyme de ce film réalisé par Evan Jackson Leong.

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